Algérie

François Hollande l'a dit dans son discours d'investiture 'La France reconnaîtra ses fautes historiques'


François Hollande l'a dit dans son discours d'investiture                                    'La France reconnaîtra ses fautes historiques'
La France 'est suffisamment sûre d'elle-même pour admettre ses fautes historiques envers les peuples du Sud.' C'est François Hollande qui l'a clamé haut et fort dans un discours remarquable prononcé samedi devant quelque 3 000 militants et sympathisants du Parti socialiste, à l'occasion de son investiture officielle comme candidat à la présidentielle.
Loin d'être anodine, la phrase est chargée de sens et n'aura pas échappé à tous ceux qui désespèrent de voir, enfin, la France reconnaître les crimes commis lors des conquêtes, de l'occupation et des guerres coloniales. François Hollande a déjà eu un geste hautement significatif, la semaine dernière, en allant se recueillir à la mémoire des centaines d'Algériens assassinés le 17 Octobre 1961 à Paris par la police du préfet Maurice Papon. On y est particulièrement sensible en Algérie où l'occupation a duré 132 ans et où des crimes abominables ont été commis depuis la conquête jusqu'à l'Indépendance. La question a été régulièrement remise sur le tapis et empoisonne les relations entre les deux pays. Elle a été à l'origine de l'enterrement du projet d'amitié entre les deux pays, voulu par le président Jacques Chirac mais compromis, entre autres, par une initiative parlementaire française qui a fait voter une loi faisant l'apologie du colonialisme et de ses bienfaits.
Interpellé à maintes reprises sur la question, l'actuel locataire de l'Elysée, Nicolas Sarkozy, n'a jamais voulu entendre parler ni de reconnaissance ni encore moins, de repentance. François Hollande, qui devrait être son adversaire direct lors du scrutin du mois de mai prochain, le lui a directement reproché, sans le citer, mais en faisant référence à son très controversé discours de Dakar où il accusait les peuples africains, d'on ne sait 'quel refus d'entrer dans l'histoire.' À propos de l'Afrique, précisément, le candidat socialiste, très largement favori des sondages, a promis que la 'République portera également, c'est son honneur et son intérêt, une nouvelle politique.' La France 'répudiera sans regret les miasmes de ce qu'on appelle la Françafrique', a-t-il ajouté, faisant sans doute allusion aux scandales du financement de campagnes électorales en France par l'argent 'de la pauvreté et de la misère' des peuples africains, dans lesquels Nicolas Sarkozy et son entourage sont cités.
C'est aussi un reproche à son adversaire pour n'avoir pas tenu ses promesses de rupture avec des pratiques d'un autre âge, qui n'honorent pas l'esprit de la République.
Le candidat socialiste a aussi évoqué le conflit israélo-palestinien qu'il a qualifié de 'plaie ouverte au flanc des nations démocratiques.' Mais il a surtout parlé des révolutions arabes. 'Après la joie initiale' suscitée par ces révolutions, 'vient le temps des épreuves', avec 'le Printemps arabe qui voit son ciel se couvrir (') par les montées des extrémismes.' La France ne fera pas défaut, a-t-il promis. 'Elle sera là où elle est attendue : la liberté et la démocratie.' Sur cette question précise, le candidat socialiste a l'avantage de la clarté, puisqu'il pointe du doigt l'intégrisme islamiste auquel il oppose la démocratie et la liberté, contrairement à François Mitterrand qui, en revendiquant l'avènement du FIS au pouvoir en Algérie au début des années 1990, faisait peu de cas des libertés au nom d'une pseudo démocratie. Trois promesses qui nous concernent directement sont formulées dans le discours de François Hollande : celle de regarder sans complaisance le passé colonial de son pays, celle d'assainir les relations de la France avec les anciennes colonies d'Afrique noire et celle, enfin, de se positionner à côté des forces démocratiques face à la menace intégriste dans les pays arabes et d'Afrique du Nord. En ce sens, il marque une rupture avec ses prédécesseurs, y compris socialistes. On n'est pas loin de penser que le discours de samedi, de ce point de vue au moins, marque la naissance d'une nouvelle gauche en France. Une gauche décomplexée, qui veut se défaire, dans la dignité, du fardeau de l'héritage colonial.
M. A. Boumendil
brahim-abd-allah 25-10-2011 09:27
kiki 25-10-2011 08:21
algerien 24-10-2011 20:21
algerien 24-10-2011 20:18
Exilé 24-10-2011 16:13
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