Algérie

François Hollande à l'Institut du monde arabe



François Hollande à l'Institut du monde arabe
Hier matin, bousculant son agenda, le président François Hollande s'est rendu au siège de l'Institut du monde arabe à Paris pour prononcer un discours précédant l'ouverture du premier forum international «Renouveaux du monde arabe» prévu de longue date.Le contexte douloureux que traversent la planète et la France n'était pas pour rien dans ce discours-surprise du président français à l'IMA : «Les drames et les épreuves peuvent avoir deux conséquences sur les peuples, soit les terrasser, les humilier, les soumettre, soit au contraire les réveiller, les élever, les porter au plus haut de ce qu'est leur message.C'est vrai pour la France qui a été capable, ces derniers jours, de se réunir, de se rassembler, non pas dans un réflexe de peur qui ne lui aurait pas ressemblé, mais dans un mouvement de solidarité, d'unité et de confiance dans ses valeurs, c'est vrai aussi pour le monde arabe qui vit des heures difficiles sombres et qui en même temps qui est capable de se mettre en mouvement pour faire en sorte que ces forces, et elles sont nombreuses - économiques, politiques, culturelles - puissent terrasser d'autres forces qui veulent diviser, écarter, séparer.Face à la terreur, nous sommes donc unis.» Après les acte antimusulmans qui se développent en France depuis les attentats de Paris, le message de François Hollande se voulait ferme : «Ce sont les musulmans qui sont les premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l'intolérance.Nous devons rappeler et chaque fois je l'ai fait partout où je me suis déplacé : l'islam est compatible avec la démocratie, et que nous devons refuser les amalgames et les confusions et d'avoir en France des Français de confession musulmane qui ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les citoyens. Ils doivent être protégés. La laïcité y concourt car elle respecte toutes les religions.» «Les actes antimusulmans comme l'antisémitisme doivent être dénoncés et punis sévèrement.» François Hollande a souligné ce que la France doit à ses immigrés : «La France s'est formée à travers des mouvements de populations, des flux d'immigration.Elle s'est constituée avec la diversité de ce qu'est la France, nombre de mes compatriotes ont des attaches dans le monde arabe, venus d'Afrique du Nord, du Proche-Orient, ils peuvent être juifs, musulmans, chrétiens, ils peuvent être croyants ou non, mais ils ont un lien avec le monde arabe et ils ont contribué, génération après génération, à l'histoire de la France.» François Hollande assure qu'il ne faut pas importer les «conflits qui existent, parfois depuis trop longtemps, au Proche et au Moyen-Orient», affirmant avec solennité : «La menace est grave. Les groupes terroristes profitent du chaos pour menacer la sécurité du monde.»FanatiquesIl a justifié les opérations effectuées ou en cours au Mali, au Sahel et en Irak : «C'est un devoir de solidarité, mais c'est aussi pour assurer notre propre sécurité. Les Européens savent que si ces conflits durent, ce sont des milliers, pour ne pas dire des millions de réfugiés qui vont venir jusqu'ici en Europe pour être protégés. C'est le désordre économique qui va affecter la croissance et pour longtemps.C'est également un risque pour la sécurité, donc nos sorts sont scellés.» De même pour le monde arabe qu'il est venu saluer hier : «La sécurité est nécessaire aux peuples arabes pour qu'ils accomplissent le renouveau.» Volontariste, le président Hollande considère que «le temps de la renaissance est venu, pas seulement pour le monde arabe mais pour l'Europe et l'ensemble du monde. Renaissance est un mot qui revient de loin de l'histoire de l'Europe mais aussi de l'histoire arabe.Renaissance du XIXe siècle, avec la Nadha qui avait permis au monde arabe d'engager un puissant mouvement de réforme politique économique, de faire émerger de nouvelles élites en prise avec la réalité du monde, là encore aujourd'hui cette renaissance est possible, si nous savons comprendre la diversité des sociétés, utiliser toutes les capacités des pays concernés».Enfin, plus pragmatique, il a parlé de la Méditerranée, cette «mer du milieu où aujourd'hui hélas nous relevons sur des embarcations précaires trop de morts, des réfugiés... La mer ne doit pas être une mer du malheur mais une mer de prospérité. C'est que les Européens doivent faire avec les pays arabes. Comment ' Utiliser davantage les institutions qui existent : Union pour la Méditerranée, le Groupe 5+5 qui est sans doute un outil précieux avec le Maghreb, et créer cet espace de sécurité, de développement et de solidarité autour de la Méditerranée.La France, quand elle assumera la présidence du Groupe 5+5, prendra de nouvelles initiatives pour la Méditerranée occidentale. La France a à la fois conscience des menaces et des chances».Il a fermement dénoncé «les menaces qui peuvent nous diviser, nous partager, nous opposer, c'est ce que veulent les terroristes, les fondamentalistes, les fanatiques. Il y a les chances et les opportunités, ces liens que nous avons pu tisser à travers les siècles passés et les liens que nous avons ensemble confortés à travers nos échanges».Concluant qu'il proposerait «des solutions nouvelles, ce que je ferai au plan international dans les prochaines semaines, favoriser la paix et la sécurité, faire en sorte que nos liens avec le monde arabe puissent être autant d'atouts pour que les peuples puissent avoir le sentiment, la conviction qu'ils ne sont pas laissés à eux-mêmes et qu'ils appartiennent à un monde solidaire, à ce qu'on appelle la seule communauté qui vaille, la communauté internationale».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)