Algérie

François Gèze : « Des livres pour comprendre »


Il a fallu attendre le 27 février 2005 pour que la France reconnaisse, par un discours à Sétif de son ambassadeur en Algérie, Hubert Colin de Verdière, qu'il s'agissait (des massacres de mai et juin 1945 à Sétif, Kherrata, Guelma et dans le Constantinois, ndlr) d'une « tragédie inexcusable ». Reconnaissance répétée en avril 2008 par son successeur Bernard Bajolet, qui a évoqué à Guelma ces « épouvantables massacres » et la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière », soulignant que ces événements « ont fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d'une tache indélébile ». « Aussi durs que soient les faits, la France n'entend pas, n'entend plus les occulter. Le temps de la dénégation est terminé », rappelle le directeur des éditions La Découverte, François Gèze, dans un texte qui nous a été communiqué. Et de signaler que malgré ces déclarations officielles sans ambiguïté, il se trouve donc encore aujourd'hui des responsables politiques français, nostalgiques de l'Algérie française, pour tenter de prolonger le « temps de la dénégation ».C'est pourquoi, pour comprendre les enjeux de la polémique déclenchée par le film de Rachid Bouchareb, il faut, 65 ans après les faits, en revenir à leur histoire, que l'on pourra découvrir à travers cinq livres importants que les éditions La Découverte ont publiés. Il s'agit de Massacres coloniaux. 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises par Yves Benot, 1994 ; Chroniques d'un massacre. 8 mai 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata par Boucif Mekhaled, Syros, 1995 ; Aux origines de la guerre d'Algérie, 1940-1945. De Mers-El-Kébir aux massacres du Nord-constantinois, par Annie Rey-Goldzeiguer, 2001 ; Les Massacres de Guelma. Algérie, mai 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales, par Marcel Reggui, 2006 ; Guelma, 1945. Une subversion française dans l'Algérie coloniale par Jean-Pierre Peyroulou, 2009. Sans oublier, précise le directeur de La Découverte, Une vie debout. Mémoires politiques, tome 1 : 1945-1962, La Découverte, (2001), témoignage majeur de l'historien et militant Mohammed Harbi, qui relate dans le premier tome de ses mémoires l'épopée de la Fédération de France du FLN pendant la guerre de Libération algérienne, au c'ur du film Hors-la-loi, ainsi que les ouvrages de référence de l'historien Benjamin Stora : Histoire de la guerre d'Algérie (1954-1962), coll. Repères, 1991 ; La Gangrène et l'oubli. La mémoire de la guerre d'Algérie, 1991.
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