Algérie

France: quel avenir pour les relations algéro-françaises en cas de victoire du RN



France: quel avenir pour les relations algéro-françaises en cas de victoire du RN
Le journal français "Les echos" a mis en garde contre les conséquences potentielles d'une victoire de l'extrême droite sur les relations franco-algériennes. Il a affirmé que malgré les rapprochements observés ces deux dernières années, une nouvelle régression pourrait survenir. Le journal d'information économique a souligné que l'extrême droite, qui pourrait remporter la majorité à  l'Assemblée nationale, raviverait les tensions franco-algériennes, jugeant difficile la poursuite des efforts du président français Emmanuel Macron pour apaiser les relations, notamment sur les questions mémorielles. A l'exemple des commentaires du leader des Républicains, allié de l'extrême droite, Éric Ciotti qui, durant les élections européennes,et en réponse à  la liste du gouvernement algériens des biens devant àªtre restituer par la France, avait déclaré qu'il fallait également que l'Algérie reprenne «Â les criminels et les délinquants ». Parmi les sujets qui suscitent également des tensions entre les parties algérienne et française, l'accord de 1968, qui régule la mobilité de la communauté algérienne entre les deux pays ainsi que les conditions de résidence. Cet accord, qui sur le papier accorde des droits aux ressortissants des anciennes colonies françaises, est une cible claire pour la droite qui ne cache pas son intention de l'abroger. Le porte-parole du Rassemblement National, Sébastien Chenu, a d'ailleurs menacé d'annuler immédiatement l'accord pour obliger l'Algérie à  rapatrier ses citoyens en situation irrégulière en France. L'Algérie serait donc selon Hasni Abidi, professeur de relations internationales à  l'Université de Genève, l'un des premiers pays concernés par les résultats des élections législatives en France, puisque les sujets de prédilection du RN sont : l'Algérie, la migration, la sécurité, la mémoire, l'identité et l'attachement à  la France. Le Rassemblement National n'a pas pourtant pas ciblé l'Algérie pendant sa campagne. Le chercheur a, dans ce contexte, expliqué que le parti a adopté une stratégie non conflictuelle, évitant de cibler directement l'Algérie, car il envisage de prendre le pouvoir et reconnaît la nécessité d'établir des relations apaisées avec son voisin du Sud, ajoutant que l'Algérie possède des capacités économiques significatives, ce qui en fait un partenaire économique fiable pour la France. Le directeur de l'Observatoire du Maghreb à  l'Institut des relations internationales et stratégiques, Brahim Oumansour, a évoqué sur "France 24", les scénarios possibles sur la politique que pourrait adopter l'extrême droite avec l'Algérie et le Maghréb. Il a identifié deux scénarios : soit appliquer un programme rigoureux en matière de migration en expulsant massivement les migrants irréguliers pour satisfaire ses électeurs et démanteler les accords de 1968 qui lient l'Algérie à  la France, soit choisir de ne pas résoudre le dossier de l'immigration pour préserver les intérêts communs sous le principe de la realpolitik. Il a souligné que si le Rassemblement National choisit le premier scénario, l'Algérie pourrait riposter en prenant des mesures contre la France, semblables à  celles prises envers l'Espagne lorsqu'elle a reconnu la marocanité du Sahara, notamment en utilisant le levier du gaz et en arrêtant l'achat de produits de base comme le blé, la viande et les voitures. Quant au deuxième scénario, si le Rassemblement National choisit de ne pas résoudre le dossier de l'immigration, le gouvernement algérien cherchera à  maintenir ses relations avec la France tout en surveillant de près l'évolution du discours et des politiques de l'extrême droite. Le chercheur a noté que le gouvernement algérien n'a publié aucune déclaration officielle concernant les résultats du premier tour des élections, mais surveille l'évolution de la scène politique en France et ses répercussions sur la communauté algérienne. En conclusion, le chercheur a comparé la relation établie par l'Italie sous la direction de Giorgia Meloni, chef du parti d'extrême droite «Â Frères d'Italie », avec celle que pourrait construire le Rassemblement National avec les pays du Maghreb. Rome entretient de bonnes relations avec ces pays en ne s'ingérant pas dans leurs affaires intérieures et en ne critiquant pas leur situation des droits de l'homme, se concentrant uniquement sur les intérêts économiques. Le Rassemblement National pourrait suivre une politique similaire avec les pays d'Afrique du Nord.


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