Algérie

France'. Macron annonce cinq milliards d'impôts en moins pour éteindre la crise



Emmanuel Macron a promis jeudi de baisser l'impôt sur le revenu de cinq milliards d'euros et des mesures pour améliorer la démocratie, dans l'espoir de mettre fin à cinq mois de crise des "Gilets jaunes" qui a perturbé le pays, révélé ses fractures et paralysé l'action de l'exécutif.
Face à la colère exprimée par de nombreux Français, "j'ai senti dans ma chair ce qu'ils disaient", a assuré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée, la première depuis son élection il y a près de deux ans. Emmanuel Macron a dit avoir été "changé" par cette période de contestations parfois violentes, dit sa "conviction" qu'il n'aurait "jamais de répit", sans renier la politique menée sous sa direction depuis son élection au printemps 2017. "La réponse n'est pas dans le reniement mais dans la définition plus profonde d'une nouvelle ambition, dans la réponse aux questions que se pose notre pays et d'autre démocraties dans le monde", a-t-il déclaré. "Face au sentiment d'injustice, nous devons apporter une réponse qui place l'homme au coeur de notre projet." Les modalités de la baisse de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu seront fixées par le gouvernement mais elle ne se sera pas financée à crédit, a-t-il promis. Pour ce faire, les niches fiscales - ces dispositions qui permettent de réduire l'imposition - seront réformées. Mais seulement celles dont bénéficient les entreprises, a-t-il dit. Des économies contribueront en outre à financer cette baisse d'impôts et le gouvernement devra pour cela supprimer de nombreux organismes, a-t-il dit sans citer ces derniers. Pour éteindre une crise née de revendications liées au pouvoir d'achat, il a également annoncé la réindexation sur l'inflation l'an prochain des pensions de retraites inférieures à 2.000 euros par mois, puis de toutes les pensions à partir de 2021. Les modalités de la prime exceptionnelle versée fin 2018 par des entreprises seront en outre reconduites cette année.

Travailler davantage
Emmanuel Macron a à plusieurs reprises jugé que les Français devraient travailler davantage pour compenser notamment l'accroissement des dépenses lié à l'allongement de la durée de la vie. Travailler davantage ne doit selon lui pas passer par un allongement de la durée hebdomadaire du travail ni par un relèvement de l'âge légal de la retraite au-delà de 62 ans, ni par la suppression de jours fériés. Il a en revanche appelé de ses voeux un travail du gouvernement et du Parlement qui aboutirait à un allongement de la durée effective de cotisation pour la retraite.
Le problème du financement de la dépendance, que des membres du gouvernement et de la majorité ont explicitement lié à la question de la durée du travail, fera quant à lui l'objet de propositions d'ici l'automne.
L'objectif de réduction de la dépense publique est maintenu, a-t-il dit. Mais si celui de réduire de 120.000 le nombre de fonctionnaires sur la durée du quinquennat n'est pas tenable, il sera abandonné. L'objectif de ramener le taux de chômage à 7% d'ici 2022 est quant à lui atteignable si le rythme des réformes est maintenu, a-t-il estimé. Emmanuel Macron a accompagné ces annonces sur le pouvoir d'achat d'autres visant à améliorer le lien entre les citoyens et les pouvoirs publics.
Il a fermé la porte à une demande des "Gilets jaunes", celle de créer un référendum d'initiative citoyenne (RIC), qui fragiliserait selon lui la démocratie représentative, mais annoncé un assouplissement des règles du référendum d'initiative partagée (RIP) pour que les citoyens puissent davantage l'utiliser. Un important geste de décentralisation sera engagé d'ici le premier trimestre 2020, a-t-il dit, avec des compétences et des financements clairement assignés aux collectivités concernées. Une réorganisation de l'Etat présentée le mois prochain par le Premier ministre, Edouard Philippe, permettra de mettre davantage de fonctionnaires au contact des citoyens, a-t-il dit. Emmanuel Macron a souhaité que 20% des députés puissent être à l'avenir élus à la proportionnelle et accroître la part de proportionnelle pour les sénateurs. Il s'est parallèlement dit ouvert à réduire le nombre de parlementaires de 25% au lieu des 30% qu'il souhaitait, pour tenir compte des remarques du président du Sénat, Gérard Larcher. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) sera réformé et des citoyens tirés au sort y participeront, a-t-il annoncé. La réforme constitutionnelle qui permettra ces changements sera soumise au Parlement à l'été, a confirmé le chef de l'Etat, en précisant qu'il n'envisageait pas pour l'instant de faire adopter les mesures évoquées lors de cette conférence de presse par la voie d'un référendum. Il a en outre jugé qu'il fallait réformer la formation de la haute fonction publique, qui ne reflète pas assez la société française, a-t-il dit, ce qui doit notamment passer par la suppression de l'Ecole nationale d'administration (ENA) pour la remplacer. Face aux fortes attentes liées au changement climatique, qui s'expriment particulièrement fortement à quelques semaines des élections européennes du 26 mai, il a annoncé que les citoyens tirés au sort parallèlement à la réforme du CESE travailleraient à des propositions et promis qu'elles seraient suivies d'effet.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)