La politique spectacle inaugurée par Nicolas Sarkozy en France ne met pas
en scène que la vie des stars de la politique. Elle dévoile aussi bien combien
le faste de Paris est lié aux misères de l'Afrique.
Comme dans les feuilletons des
séries B de télé, à peine le 1er épisode de l'affaire Clearstream terminé,
celui de l'Angolagate est rediffusé, alors que la bande-annonce de l'affaire
des emplois fictifs de la ville de Paris ouvre le programme du week-end. Un
ancien chef d'Etat, en l'occurrence Jacques Chirac, des ex-ministres dont le
tonitruant Charles Pasqua, Hervé de Charrette et biens de frères, cousins ou
petits-fils tels Jean de Gaulle, François Debré et... Marc Blondel un
syndicaliste de la gauche radicale assurent la distribution de ces
superproductions de la maison France. Films témoignage des années de faste du
pouvoir français, film d'auteur qui concourt à la «la Banane d'or» de la 5ème
République. Désormais, les festivals du cinéma de Cannes, Berlin, Venise,
Hollywood... auront la tâche plus difficile à réunir un meilleur programme et
une meilleure brochette de stars.
On comprend maintenant pourquoi
les politiques français aiment tant faire des remontrances et tancer les
dirigeants politiques africains pour leur gestion des affaires publiques et
leur goût prononcé pour les pots-de-vin. Les républiques bananières sont une
invention des pouvoirs français et ils tiennent à leur brevet. Toutes les
accusations d'atteinte à la morale, aux droits des humains, à l'indépendance de
la justice, aux libertés de la presse... dont sont accusés les pouvoirs
africains, latino-américains, sud-asiatiques... enfin le reste du monde non occidental
et sous-développé, ne sont que les ingrédients nécessaires à la trame, à la
dramaturgie du film.
La corruption, le vol, le
mensonge, le passe-droit... sont une invention de la république de la liberté,
l'égalité et la fraternité. Il manque le concept de justice dans le triptyque
de la devise française. Nicolas Sarkozy ambitionne-t-il à l'y inscrire ? A
mi-chemin de son mandat présidentiel, les «affaires» pleuvent. C'est le moins
que l'on puisse dire. Les «affaires» pleuvent et les eaux saumâtres du ciel ont
failli inonder jusqu'au 1er étage du palais de l'Elysée qui lui tient de lieu
de travail. Jean Sarkozy s'en est sorti grâce à sa longue pratique de la
natation en eaux troubles.
Spectacle affligeant quant à ce
vieillard de plus de 80 ans criant partout qu'il n'était pas le seul à être au
courant des ventes d'armes, d'hélicoptères de combat, de kalachnikovs (?) aux
pauvres pays d'Afrique et d'ailleurs. Nous qui croyions que la démocratie
française soutenait la paix en Afrique. Nous, africains et tiers-mondistes
éternels accusés de vol, détournement et autres malversations. Voilà le maître
donneur de leçon pris la main dans le sac. Le voilà étalant en spectacle les
complots, intrigues et trahisons qui rythment la vie des palais et le souffle
du pouvoir. Mais ne nous réjouissons pas du spectacle scandale. Comme dans
toutes les comédies, les principaux protagonistes s'en sortent in extremis avec
art. Et le héros principal finit dans les bras de belle... République
généreuse. Ses enfants, eux, continueront à pourchasser, dénoncer et juger les
méchants africains et tiers-mondistes qui vivent de la guerre et oppriment
leurs frères avec les armes venues de France et d'ailleurs.
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Posté Le : 31/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M B M
Source : www.lequotidien-oran.com