Enseigner la langue arabe dans les écoles françaises et aider les anciens
immigrés en France à vivre leur vieillesse dans la stabilité en ayant tous
leurs droits. Deux actions que l'Association France-Maghreb a proposé au
conseil national du Parti Socialiste et qui ont été transmises par le maire du
premier secteur de Marseille, vice-président de la région PACA, M. Patrick
Mennucci, le 9 novembre dernier, dans une déclaration sur l'égalité réelle. Ce
que l'association propose pour la langue arabe, c'est un enseignement qui soit
assuré dès le collège. «Il est temps», cite M. Mennucci dans cette déclaration,
«de poser la question de l'apprentissage de la langue arabe dans les collèges
français. En effet, quand de nombreux établissements proposent l'enseignement
de langues dites rares tel que le chinois ou le russe, très peu
d'établissements proposent la langue arabe dans notre pays, alors qu'elle
représente une culture dont nous sommes historiquement et géographiquement
proches». L'introduction de cette langue dès le collège permettrait, est-il
souligné dans cette déclaration, «de reconsidérer la culture arabe comme une
des plus importantes et anciennes du monde», «de redonner de la fierté et un
patrimoine à ceux issus de cette culture en la faisant pénétrer dans une
dimension républicaine et «enfin, donner à tous les Français la possibilité de
maîtriser une langue qui compte dans l'économie mondiale et internationale, que
ce soit dans le Maghreb ou, bien sûr, dans tous les pays du Moyen-Orient». Une
opportunité économique qui ne peut plus être négligée. Pour décrire la
situation sociale et humaine en France de la communauté maghrébine, M. Mennucci
évoque ces «amalgames entre délinquance, religion et origine» qui «créent un
véritable mal-être chez tous les Français et bien sûr, chez ceux qui sont le
plus visés: les Français d'origine maghrébine ou africaine». Ces amalgames qui
se sont traduits par des inégalités multiples dans plusieurs domaines.
«Inégalité dans la réalité économique, inégalité dans le comportement des
élites et de l'Etat à leur égard», estime M. Mennucci qui suggère, à cet effet,
comme solution de s'attaquer «à un certain nombre de problèmes symboliques et
réels pour aider tous ceux qui vivent en France à participer, en tant que
citoyens, à son développement». Concernant le problème des anciens émigrés,
l'attention est attirée dans cette déclaration sur ces quelques milliers
d'hommes qui ont émigré en France entre 1945 et 1975, quand la France avait
besoin d'un recrutement massif de main-d'Å“uvre. «Ils forment aujourd'hui une
population silencieuse, mal connue, délaissée qui connaît une situation sociale
et humaine délicate entre France et Maghreb, entre pension et assurance
maladie». «Il est grand temps», est-il cité dans cette déclaration, «de tracer
des pistes de solutions pour sortir d'une situation que la plan Borloo devait,
soi-disant, régler». Les solutions proposées dans cette déclaration consistent
à réformer «le titre de séjour avec mention retraite en supprimant l'obligation
d'avoir sa résidence principale sur le sol français pour percevoir la
retraite», un titre de séjour qui a créé «une nouvelle catégorie de précaires
parmi les migrants en leur imposant des aller-retour incessants entre la France
et leur pays d'origine et décourage tout projet de vivre sa vieillesse en
France…». Il est aussi proposé de faciliter l'obtention des visas pour les
proches en cas d'hospitalisation ou d'impossibilité de retour au pays,
l'acquisition automatique de la nationalité française en prenant en compte
l'ancienneté du séjour en France, d'adapter l'offre de logement et
d'hébergement car aujourd-'hui, elle se réduit au Foyer de travailleurs
migrants ou une chambre à l'hôtel, la création de lieux de vie (maisons de
retraites, foyers adaptés) qui fixeraient les vieux migrants et leur
donneraient une stabilité durable. Les pays d'immigration sont aussi appelés à
s'impliquer et prendre leurs responsabilités en aidant les vieux migrants
désireux de retourner vivre au pays et en même temps d'aider la famille à mieux
prendre en compte les difficultés de réintégration.
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Posté Le : 20/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com