La justice française a refusé lundi d'annuler l'expulsion d'un Algérien renvoyé début avril dans son pays par les autorités françaises qui le présentaient comme un islamiste radical. Selon son avocat, cette expulsion était "une opération de communication politique" et il va faire appel devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative en France. Son client, Ali Belhadad, 44 ans, résidait en France depuis 20 ans et avait un titre de séjour valable jusqu'en 2019 quand il a été arrêté le 2 avril et expulsé le même jour, au moment où le gouvernement multipliait les coups de filet dans les milieux islamistes présumés dans la foulée des tueries de Toulouse et Montauban perpétrées par Mohammed Merah. Ce dernier avait tué froidement sept personnes, soldats d'origine maghrébine, enfants et professeur de religion juifs, avant d'être abattu chez lui par la police. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur avait justifié sa décision par le fait que M. Belhadad avait été condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech en 1994, ce que conteste farouchement l'intéressé. Lors de l'audience, une représentante du ministère de l'Intérieur a reconnu lundi que ce communiqué était erroné, une erreur qu'elle a qualifié de "regrettable". L'avocat de M. Belhadad, Me Eric Plouvier, a raillé "la politique de communication de (ministre de l'Intérieur Claude) Guéant qui, dans un contexte dramatique, n'a pas hésité à donner de fausses informations aux journalistes". L'avocat, qui envisage une action en diffamation contre le ministre, s'est élevé contre la "posture électorale" de M. Guéant qui a, selon lui, décidé l'expulsion "pour faire de l'agitation". La représentante du ministère a reconnu que l'affaire Merah avait agi comme un "électrochoc", alors que le contre-espionnage a été violemment critiqué pour ne pas avoir repéré le danger que représentait Mohamed Merah. "Fallait-il attendre qu'on prenne Ali Belhadad la main dans le sac comme on l'a fait pour Merah'" a-t-elle demandé. Elle a déclaré qu'il était notamment reproché à M. Belhadad ses relations avec des djihadistes "vétérans d'Afghanistan", un emploi dans une librairie parisienne située dans une rue "réputée pour sa proximité avec la mouvance islamiste radicale" ou encore une réunion dans un restaurant de banlieue avec un ancien de Guantanamo. "Fréquenter une sandwicherie halal serait donc constitutif d'une atteinte manifeste à l'ordre public", a ironisé Me Plouvier, en rappelant que M. Belhadad laissait derrière lui, en France, deux filles mineures et de nationalité française. Algerie - ennaharonline
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Posté Le : 17/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ennahar
Source : www.ennaharonline.com