France : droite, gauche même combat '

Xavier Bertrand, un autre homme politique de la droite française pure et dure, rejoint la cohorte des candidats au fauteuil présidentiel. En France, cela prend des allures érotiques tant les uns et les autres salivent déjà dans cette course qui n'est pas, pour certains, officiellement lancée. L'on prend soin d'enterrer honteusement l'humiliation qu'ont fait subir à la France « historique » les Etats-Unis et l'Australie dans l'affaire du contrat des sous-marins. L'on se donne, par contre, à c?ur joie dès lors qu'il s'agit de s'attaquer à des proies faciles dans une démarche peu honorable de chantage aux visas et autre permis de séjour. C'est un sujet qui fait la grosse actualité, quand bien même l'immigration est, depuis longtemps, le candidat sans nom aux présidentielles françaises.À gauche comme à droite, l'on se laisse aller à tous les excès dans l'évocation de ce sujet, souvent avec des écarts que réprouve la morale. Chacun des candidats prend un soin particulier de l'inscrire dans son programme à coups de bruyante publicité. Les médias sont sollicités, les amis mobilisés pour une cause où rien n'est encore gagné. Dans la course folle, l'on va jusqu'à oublier l'essentiel, car il s'agit rien de moins que de la dignité et du devenir de millions de personnes. Ils sont près de 8 millions en France, soit plus de 10% de la population totale. De ceux-là l'on veut faire un alibi pour la réalisation d'ambitions personnelles. La classe politique, voire les élites de la société civile ne s'en émeuvent pas pour autant, car le système veut qu'elles font partie de ce système de démocratie parlementaire, participent à ce jeu grandeur nature. Qui des candidats en course protégera le travailleur malien chargé, la nuit, de l'enlèvement des ordures ménagères, de la propreté des boulevards parisiens ' Pour qui vont voter les Maghrébins des usines, du bâtiment et autres travaux publics, des commerces des quartiers populaires ' Dans le sillage, c'est à croire que chacun des prétendants à la magistrature suprême prend un malin plaisir à souffler le chaud et le froid sur la communauté algérienne en particulier. Le dernier en date est le candidat de droite, LR, (Les Républicains) Xavier Bertrand, plusieurs fois ministres. Il vient d'emboîter le pas aux lepénistes de Marine le Pen qui a de tout temps pris du plaisir à casser de l'immigré qui « vient manger le pain des Français », qui fait beaucoup d'enfants et grève la sécurité sociale. En ch?ur, ils font des accords de 1968 franco-algériens un thème majeur de leur campagne électorale, et réclament leur abrogation. Cela revient à déstabiliser complètement le droit de circulation de nos compatriotes, depuis longtemps installés sur le sol français.
Le traître à son pays d'origine et à sa religion, le renégat Moshé Eric Zemmour, fait de la surenchère, allant jusqu'à promettre de bloquer les transferts d'argent aux familles d'immigrés, s'il est élu. Il est rejoint en cela par « l'homme de gauche » de parents algériens (son grand-père et sa mère), Arnaud Montebourg, grand partisan des produits « made in France ». Il tentera de justifier cette sortie maladroite, en vain, le coup est parti. Décidément, cette campagne toute française produit une atmosphère anxiogène dont se serait passé le commun des électeurs.
Brahim Taouchichet