« Jamais le président de la République - Sarkozy - n'a stigmatisé une
minorité en fonction de son origine. Jamais nous n'accepterons qu'une minorité
soit sanctionnée pour ce qu'elle est», a déclaré le ministre des Affaires
étrangère Bernard Kouchner, vendredi, devant la conférence des ambassadeurs.
Hallucinant ! L'ex-docteur français affirme sans la moindre gêne une telle
«énormité» au moment même où des avions charters embarquent manu militari,
chaque jour, vers la Roumanie et la Bulgarie des centaines de Roms raflés
partout sur le territoire français. Enfants en pleurs, femmes terrorisées et
hommes désemparés avec leurs baluchons sur le dos.
Non, les Roms en France ne sont pas «Stigmatisés», ne sont pas
«Sanctionnés» selon l'ex-docteur chantre du «droit d'ingérence humanitaire» !
Oui, les Roms ne sont pas une minorité docteur. Ils sont plus. Ils sont un
peuple ! Un peuple européen dispersé, marginalisé par la société en Europe et
qui est, depuis aujourd'hui, «stigmatisé et sanctionné» par l'Etat en France.
Qu'est-ce qui s'est passé pour que vous abjuriez au serment des droits de
l'homme dont vous avez fait, durant près de 50 ans, votre foi et sur lesquels
vous avez bâti votre célébrité et votre carrière politique ? Quel argument vous
fait croire que la condamnation, par le Comité des droits de l'homme de l'Onu,
de la France sur ce sujet n'est pas fondée? Vous qui avez été employé comme
administrateur (gouverneur) par cette même Onu au Kosovo pour veillez à la
protection des minorités? Qu'est-ce qui a changé dans la conception des droits
de l'homme chez l'Onu pour que vous la jugiez inappropriée aujourd'hui pour le
cas du peuple Rom ?
Pourtant, jusqu'au sein de l'Europe, les avertissements de l'Union
européenne n'ont pas manqué de vous alerter sur cette terrible dérive de la
politique française envers «l'étranger». Parce qu'il n'y a pas que les Roms qui
sont «stigmatisés et sanctionnés» en France. Dans la même semaine, votre
président de la République a usé des mêmes procédé et langage envers les
Français d'adoption avec la menace de la déchéance de la nationalité française
en cas de crime. On l'aura compris, Sarkozy vise les Français d'origine
maghrébine, africaine, arabe…Sûrement pas ukrainienne ou hongroise par exemple.
Lorsqu'on accuse une minorité, une ethnie, un peuple, une confession religieuse
dans sa totalité parce qu'un des leurs a commis un crime, cela s'appelle de la
xénophobie, du racisme. Et du point de vue du droit cela est passible de
sanctions pénales. Et vous savez depuis quand les législateurs du monde entier
ne laissent aucun moyen de défense à ceux qui jouent aux apprentis persécuteurs
des minorités et des peuples marginalisés et précaires ?
Depuis les années 1920 - 0 qui ont amené au pouvoir, par une élection
démocratique, Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie et Franco par un coup de
force en Espagne.
La suite de ces politiques vous la connaissez: eugénisme d'abord dès 1933
en Allemagne (pour rappel une campagne de stérilisation des bohémiens, Roms et
juifs a touché 400.000 personnes en Allemagne), puis camps d'internement et
enfin extermination. Mais le ridicule pour ne pas dire le cynisme dans cette
conception que vous avez des droits de l'homme, c'est que vous êtes prompt à
brandir les décisions et condamnations de l'Onu dont vous appelez à leurs
applications, y compris par la force (droit d'ingérence humanitaire) lorsqu'il
s'agit d'autres Etats, en particulier arabes ou africains, qui violent les
conventions internationales des droits humains. Mais lorsqu'il s'agit des actes
de l'Etat français (et non son peuple), vous doutez de la valeur et de
l'impartialité des jugements de cette même instance onusienne.
Il faut nous éclairer quand l'Onu a raison et quand elle a tort, pour que
dorénavant vous soyez le seul juge au-dessus de tous, y compris au-dessus de
l'Onu. Pour l'heure, ce n'est pas, hélas, le cas pour vous.
Les condamnations de l'Etat français (et non le peuple encore une fois)
par l'Onu, l'UE, le Conseil de l'Europe… resteront, grâce à votre attitude
démagogique, comme une tache sombre sur le fronton de la France des lumières.
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Posté Le : 30/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com