France – 38ème et dernière journée

Toulouse arrache une première en C1 L’espace de quelques minutes, la Ligue 1 a été un championnat enivrant, incroyable, qui aura fait passer Alfred Hitchcock pour un auteur d’aimables historiettes. Il sera temps, plus tard, de disserter sur le niveau d’un championnat qui avait dit l’essentiel depuis bien longtemps, et dont le dernier qualifié pour la Ligue des champions aligne 14 défaites et seulement 58 points. Le temps va venir, bientôt, où Bordeaux et Rennes se découvriront peut-être pour faire annuler les 2 points sur tapis vert remportés jeudi par le TFC pour l’envahissement de la pelouse à Nantes (0-0). Ou, puisque cela semble l’essentiel, gratter quelques millions d’euros dans les prétoires. Samedi, la glorieuse incertitude du sport a fait chavirer les Toulousains dans l’ivresse, les Lensois dans l’abîme et les Rennais dans l’entre-deux. «Ce sont des magnifiques moments de sport : l’émotion était la même quand on est passé du National à la Ligue 2» a réagi Olivier Sadran, président toulousain sous le feu d’artifice. Cette fois, après une victoire d’une intensité invraisemblable contre Bordeaux (3-1), Toulouse a gagné une place pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Sauf feuilleton juridico-sportif, encore impossible à exclure, le TFC effectuera un retour sur la scène européenne vingt ans après ses deux courtes aventures en Coupe de l’UEFA. Pour la première fois de son histoire, ce sera en C1. Le Stadium n’a même pas attendu pour faire sonner la musique pompeuse qui fait le cachet de la compétition UEFA depuis 1992. Peut-être une première tentative pour retenir Johan Elmander, éblouissant auteur d’un triplé (37e, 49e, 71e) après l’ouverture du score de Wendel (16e). Ils étaient quatre, au coup d’envoi de la soirée, à pouvoir se saisir de la seule place sur le podium disponible derrière Lyon et Marseille. Lens, titulaire de cadeau, ne l’a tenu que huit minutes entre les mains, le temps de prendre un but contre Troyes (Danic, 8e), puis de perdre le fil du match, et un joueur (Ramos, logiquement expulsé, 35e). Matuidi (55e) puis Lachuer (57e) ont achevé une équipe artésienne amorphe, tétanisée, en-deça même de ce que sa fin de saison en chute libre laissait envisager (9 points en 11 journées). Bordeaux, quand il n’était pas mené par Toulouse, a été troisième jusqu’à la 51e minute. Puis Toulouse a débuté sa soirée d’ivresse, avant de prendre la gueule de bois quand Rennes ouvrait le score à Lille, par Utaka (74e). Les Bretons, auteurs d’une fin de saison canon (22 points sur 30 possibles avant le match), se plaçaient alors sur le podium pour la première fois de la saison, pour la première qualification pour une C1 de leur histoire. Incroyable scénario... mis en pièce au bout du temps additionnel par une égalisation lilloise signée Fauvergue (1-1). Lille, lâché dans la course à la Ligue des champions depuis de longues semaines, aura joué un rôle majeur dans ce Championnat, à sa façon. Il y a un an déjà, Lille avait bouté Rennes hors de la C1 (2-2), mais c’était pour son propre intérêt. Rennes disputera la Coupe de l’UEFA avec Bordeaux et Sochaux (vainqueur de Saint-Etienne 1-0). Lens devra se contenter de la Coupe Intertoto après avoir été deuxième seize fois cette saison, avec jusqu’à 6 points d’avance... Sur les autres terrains, Lyon a clos sa saison par une victoire contre Nantes (3-1) dans l’émotion et les larmes nées des départs de Gérard Houllier et Claudio Caçapa. Le dernier record battu par l’OL, qui a aussi reçu son trophée, est celui de l’écart sur le second, Marseille. Elle s’élève à 17 points, malgré la victoire contre Sedan (1-0) sur un bijou de Nasri. Autre titre honorifique, celui de meilleur buteur, remporté par Pauleta après une quinzième réalisation à Lorient, auquel le Paris-SG a rendu sa défaite de la première journée (1-0). Du spectacle et des buts à Nice contre Le Mans (3-3). Et quelques promesses pour Auxerre et Monaco, qui terminent en première partie de tableau après une victoire à Valenciennes (3-1) et contre Nancy (2-0).