Le collectif Nuit debout, qui regroupe des forces diverses de la société civile française, dont les étudiants et les sans-emploi, est né le 31 mars dernier pour protester contre la proposition de réforme du code de travail présentée par la nouvelle ministre de l'emploi, Myriam El Khomri.Dans l'esprit du gouvernement français, le nouveau code de travail est censé favoriser le retour à l'emploi et la lutte contre le chômage. Mais en réalité, il creuse le tombeau aux droits des salariés et ouvre la porte à tous les abus patronaux, selon le collectif.Mécontents de ce projet et craignant pour leur avenir, étudiants et lycéens ont été les premiers à manifester dans la rue pour demander son retrait pur et simple. La dure répression dont ils ont fait l'objet de la part des forces de l'ordre n'a pas altéré leur détermination. Au contraire, ils ont trouvé un autre moyen pour prolonger leur contestation, en occupant les places publiques des grandes villes françaises pour débattre de la chose sociale et politique.Nuit debout contre la politique de François HollandeParti de Paris, le mouvement Nuit debout a vite essaimé dans d'autres villes de l'Hexagone, comme Marseille, Toulouse, ou Rennes. Sans leader identifié et n'obéissant à aucun parti politique ou logique organisationnelle, c'est un mouvement spontané qui ressemble à bien des égards au mouvement Podemos apparu en Espagne il y a quelques années avant de se transformer par la suite en un parti politique.Si au départ, les protestations ont été dirigées uniquement contre la réforme du code du travail, désormais c'est contre toute la politique sociale et économique du gouvernement socialiste que le collectif Nuit debout se dresse.Depuis le 31 mars, la place de la République à Paris est devenue l'endroit où il faut être. Des hommes politiques, des écrivains et des responsables d'associations se bousculent, la nuit tombée, pour écouter les jeunes parler et manifester leur solidarité au combat qu'ils mènent.Certaines personnalités viennent de loin, comme Yanis Varoufakis, l'ancien ministre de l'Economie grec, qui a passé, dimanche dernier, de nombreuses heures aux côtés des Nuit debout. Le pourfendeur du capitalisme a critiqué, avec véhémence, les banques et les multinationales, tout en les accusant de fabriquer le chômage et de faire de gros profits sur le dos des salariés.«Les jeunes ont le droit de demander des comptes»M. Varoufakis a appelé François Hollande à ?uvrer pour réorienter de la politique européenne, de façon qu'elle soit favorable aux peuples et non aux patrons et autres multinationales.Le président français s'est lui-même exprimé sur ce mouvement et a affiché son soutien aux jeunes qui campent durant la nuit sur de nombreuses places publiques à travers la France. «Le collectif Nuit debout a le droit d'exprimer ses opinions, de débattre et de demander des comptes aux hommes politiques. Je préfère une jeunesse qui bouge et qui critique et non une jeunesse immobile», s'est-il exprimé lors d'une émission télévisée. Pourtant à bien voir, le collectif Nuit debout se dresse en premier contre M. Hollande qu'il accuse de ne pas avoir tenu ses promesses vis-à-vis de la jeunesse. Selon les sondages, la majorité des jeunes entre 18 et 25 ans, plus de 80%, ne veulent pas voter pour le parti socialiste lors de la prochaine élection en mai 2017.De leur côté, les partis politique traditionnels ne savent pas quelle position adopter vis-à-vis de cet élan populaire La droite républicaine appelle à mettre fin à ce mouvement qui occupe les places publiques malgré l'état d'urgence. La gauche est quant à elle déboussolée car elle voit bien qu'elle est en perte de vitesse et qu'elle ne peut plus récupérer le mouvement.
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Posté Le : 23/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com