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Le chômage a atteint en France un nouveau record en mars, mais à l'approche du troisième anniversaire de l'élection de François Hollande, le gouvernement préfère mettre l'accent sur la progression trimestrielle, "la plus faible depuis début 2011".Pôle emploi a recensé en mars 3,51 millions de demandeurs d'emploi sans activité en métropole, soit 15 400 (+0,4%) de plus qu'en février, a annoncé lundi le ministère du Travail.Le chômage atteint également un plus haut historique en incluant l'Outre-mer, à 3,77 millions (+0,4%). Sur un an, il a augmenté de 4,6%.Mais le ministre du Travail François Rebsamen a mis en avant le chiffre trimestriel. Il y a eu 9 200 demandeurs supplémentaires entre janvier et mars en métropole: il s'agit de la "plus faible (hausse) enregistrée depuis début 2011". "Les mesures adoptées commencent à porter leurs fruits", selon lui."Le début d'année 2015 demeure une phase d'amélioration de la tendance, a-t-il insisté, même si elle ne suffit pas à obtenir, pour le moment, une baisse régulière du nombre de demandeurs d'emploi".La hausse est encore plus forte (+0,5%) si l'on compte les demandeurs ayant exercé une petite activité: 5,29 millions en métropole, 5,59 millions en France entière, également des records.Contrairement aux mois précédents, la situation des jeunes s'est fortement dégradée en mars (+1,0% sans aucune activité), malgré les nombreux dispositifs qui leur sont destinés: emplois d'avenir, contrats de génération, Garantie jeunes, contrats aidés. La hausse est de 1,5% sur un an. Là encore, M. Rebsamen préfère le chiffre trimestriel (-0,7%).A l'autre bout de la pyramide des âges, la hausse du chômage des seniors ralentit un peu: +0,4% sur un mois, +8,6% sur un an.En revanche, le chômage de longue durée, érigé en "cause nationale" par le président en juillet dernier, continue de faire tâche d'huile: petite activité comprise, 2,3 millions de chômeurs sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an (+1,1% sur un mois, +10,1% sur un an).Le gouvernement a lancé en février un plan de lutte contre ce fléau, promettant notamment des "formations gratuites" à tous les demandeurs d'emploi ayant un projet dans le cadre du Compte personnel de formation (CPF). Objectif: 1,5% de croissanceCes mauvais chiffres n'ont rien d'étonnant, après deux années de croissance morose (0,4% en 2013 et 2014). Comme de nombreux économistes, Manuel Valls concède volontiers que le chômage ne baissera pas tant que la croissance ne montera pas "autour de 1,5%". Un seuil que le Premier ministre compte bien atteindre dès 2015.Quant à M. Rebsamen, il tablait récemment sur "une stabilisation et, à la fin de l'année, un début de régression" du nombre d'inscrits à Pôle emploi.C'est dans cette optique que le ministre a présenté son projet de loi sur le dialogue social en entreprise la semaine dernière. En "simplifiant les règles dans les entreprises", le gouvernement espère "lever des verrous" à l'embauche. Il prévoit une adoption définitive d'ici fin juillet.La loi Macron pour l'activité et la croissance poursuit le même objectif, notamment en élargissant l'ouverture des commerces le dimanche. L'examen de ce projet, en procédure accélérée, doit s'achever au Sénat le 7 mai.Mais l'arme principale du gouvernement est le Pacte de responsabilité, qui octroie 40 milliards d'euros d'ici à 2017 aux entreprises, pour les inciter à embaucher, former ou investir. En décembre, l'Insee tablait sur 80'000 emplois sauvés ou créés grâce au Pacte pour 2015, insuffisant néanmoins pour faire baisser le chômage.Depuis le début de son mandat, François Hollande n'a connu que quatre mois de baisse, et jamais deux consécutifs. Sur la période, le service public de l'emploi a vu affluer 586 600 chômeurs supplémentaires."Je ne veux rien lâcher", a confié M. Hollande lors de sa dernière interview télévisée sur Canal+ le 19 avril. "Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l'objectif que j'ai fixé, la baisse du chômage". Amélioration de la confiance des ménages La confiance des ménages français s'est encore améliorée en avril, atteignant son plus haut niveau depuis janvier 2010 malgré de fortes craintes sur le chômage, selon une enquête de l'Insee publiée hier.L'indicateur qui synthétise le moral des ménages est en augmentation de un point en avril par rapport à mars et s'établit à 94. Ce chiffre reste néanmoins toujours en dessous de sa moyenne depuis 1987 (100), a précisé l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.A noter que les craintes des ménages concernant le chômage augmentent de 15 points en avril par rapport à mars qui avait connu une baisse équivalente.Parmi les points saillants expliquant la hausse générale de la confiance, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée s'améliore (+2 points) et celle sur leur situation financière personnelle future se maintient (+1 point).Les ménages sont plus nombreux en avril à considérer comme opportun de faire des achats importants (+2 points). "Le solde correspondant a gagné 16 points depuis septembre 2014", a précisé l'Insee, rappelant qu'il se situait en outre au-dessus de sa moyenne depuis 1987, à son plus haut niveau depuis octobre 2007.Autre indicateur en hausse: la capacité d'épargne. En avril, les Français ont de plus en plus confiance dans leur capacité d'épargne future (+3 points), son plus haut niveau depuis janvier 2001. La capacité d'épargne actuelle reste stable (+1 point).L'opinion des ménages sur le niveau de vie passé et futur en France reste stable, avec des soldes restant néanmoins nettement inférieurs à leur moyenne de longue période.Dans un contexte d'inflation très basse, les ménages anticipent par ailleurs une augmentation des prix (+3 points) à venir. Mais le solde correspondant à leur sentiment sur l'augmentation des prix passée est stable, à son plus bas niveau depuis 1999, selon l'Insee."Cette confiance en hausse laisse penser que les ménages ressentent le bénéfice d'une inflation très basse, qui compense l'impact négatif lié à un marché du travail toujours en difficulté. Nous estimons que la consommation privée sera le principal moteur de croissance en 2015", estime dans une note Diego Iscaro, économiste chez IHS economics. Les mises en chantier en baisse Les mises en chantier de logements neufs en France ont reculé de 8,3% sur les trois premiers mois de 2015, par rapport au premier trimestre de 2014, à 82.700, a annoncé hier le ministère du Logement.Dans le même temps, le nombre de permis de construire accordés pour des logements neufs a chuté de 12,5%, à 85 100, selon un communiqué.Par type de construction, les mises en chantier de logements ordinaires sont ressorties en repli de 9,3%, à 76 300 unités, selon les estimations du ministère.Celles des logements en résidence (pour séniors, étudiants ou dédiés au tourisme), un segment de niche, ont en revanche augmenté de 6,9%, à 6 400 unités. Sur la période de douze mois achevée fin mars, les mises en chantier ont baissé de 8,9%, à 351 400.Pour leur part, les permis de construire, qui renseignent sur les futures mises en chantier, ont connu un repli moins important, de 6,9%, à 363'300.Le ministère du Logement a dévoilé fin février une nouvelle méthode pour évaluer les logements mis en chantier, qu'il estime plus fiable.Celle-ci a conduit à comptabiliser plusieurs dizaines de milliers de logements supplémentaires par an, ces dernières années. Désormais, le nombre de logements mis en chantier est estimé à l'aide d'un modèle statistique censé délivrer une information en temps réel de la conjoncture et fournir des résultats "plus fidèles à la réalité du terrain".Les données collectées sur le terrain sont complétées par des enquêtes annuelles et croisées avec d'autres paramètres (stock de logements invendus des promoteurs, taux d'intérêt, moral des ménages).




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