Les prix à la consommation en France ont enregistré en septembre leur hausse sur un an la plus faible depuis octobre 2009, ravivant les craintes d'un basculement dans la déflation en France et dans l'Union européenne.L'inflation a de nouveau ralenti le mois dernier, à seulement 0,3% sur un an, après 0,4% en août et 0,5% en juillet, a annoncé avant-hier l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Sur un mois, les prix à la consommation sont même repartis à la baisse, perdant 0,4% après une hausse du même niveau en août. Le recul des prix de l'énergie et certains facteurs saisonniers ont certes alimenté cette baisse - les prix des services liés au tourisme diminuent ainsi traditionnellement après la période estivale. Mais le ralentissement est beaucoup plus large et concerne tous les secteurs de l'économie. Les prix des produits manufacturés sont ainsi en recul de 0,7% sur un an, et ceux de l'alimentation, de 0,6%. Un chiffre inquiète en particulier les économistes: l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l'intervention de l'Etat (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits alimentaires frais...). Les prix ainsi retraités sont en recul sur un mois (-0,3%) et stagnent par rapport à septembre 2013. "Cela confirme que l'impact du contexte macroéconomique assez morose n'est vraiment pas neutre au niveau de l'indice des prix", remarque ainsi Axelle Lacan, économiste au Crédit Agricole. Une situation d'autant plus préoccupante qu'elle tend à se généraliser chez les voisins européens. Report de consommationSur les six pays ayant publié mardi leurs statistiques sur l'évolution des prix à la consommation, quatre affichent ainsi un repli sur un an: -0,2% en Italie, -0,4% en Suède, -0,3% en Espagne, qui affiche déjà trois mois de baisse, et même 0,8% en Bulgarie, où les prix reculent depuis 14 mois.Au Royaume-Uni, l'inflation est toujours de 1,2% sur douze mois, mais cela marque un fort ralentissement après 1,5% au mois d'août, et un plus bas niveau en cinq ans.Et l'Allemagne avait annoncé fin septembre un chiffre provisoire de 0,8% de hausse sur un an pour le troisième mois consécutif, soit son plus bas niveau depuis février 2010, très loin de l'objectif "inférieur mais proche de 2%" affiché par la Banque centrale européenne (BCE).Le bon élève de la zone euro voit par ailleurs son moteur économique ralentir: le gouvernement vient d'abaisser mardi ses prévisions de croissance et le baromètre du moral des investisseurs allemands est passé en territoire négatif en octobre, une première depuis novembre 2012."La zone euro est dans une situation de très faible croissance et de très faible inflation. Avec un risque évident de +scénario à la japonaise+", analyse mardi le ministre français des Finances Michel Sapin dans Les Echos.Autrement dit, l'Europe pourrait basculer dans la déflation, cette baisse durable des prix qui entraîne un cercle vicieux d'anticipations de recul supplémentaire des prix, qui minent l'activité économique en suscitant des reports de dépenses de consommation et d'investissement.La France n'en est pas encore là, tempère toutefois Axelle Lacan. "Il y a quand même beaucoup d'obstacles avant la mise en place d'une spirale déflationniste", estime-t-elle.L'économiste cite notamment les salaires, qui continuent à progresser "de manière assez dynamique", les services, dont les prix sont toujours en hausse de 1,5% sur un an, grâce au poids des tarifs publics et au fait que ce secteur est moins exposé à la conjoncture internationale, et plus au contexte national, avec une consommation "plutôt résistante".Ultime facteur, la récente baisse de l'euro devrait renchérir le prix des importations, ce qui touche les tarifs pétroliers, mais aussi, par exemple, les prix des achats des entreprises.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mustapha S
Source : www.lemaghrebdz.com