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Déjà propriétaire de Castorama et de Brico Dépôt, le britannique Kingfisher, numéro un européen des magasins de bricolage, compte étendre son emprise sur le marché français en rachetant Mr Bricolage pour 275 millions d'euros.Dans un communiqué, le britannique a indiqué être "entré en négociations exclusives avec les principaux actionnaires de Mr Bricolage (...) en vue de racheter leurs parts". Kingfisher compte acquérir les 41,9% de l'ANPF (l'Association nationale des promoteurs du faites-le vous-même, entité détenue par les franchisés) et les 26,2% de la famille Tabur au prix de 15 euros par titre, avant de racheter les parts des actionnaires minoritaires au même prix et de retirer l'entreprise de la cote. Une opération qui valorise l'enseigne à environ 275 millions d'euros en incluant les 118,3 millions de dette. Détrôner Leroy merlinL'objectif de la transaction est de "construire un groupe qui va être le leader du marché européen et français du bricolage", a affirmé le P-DG de Mr Bricolage, Jean-François Boucher, au cours d'une conférence téléphonique."Le nouvel ensemble représentera un peu moins de 45% de part de marché en France", supplantant ainsi Adeo, maison mère du leader en France, Leroy Merlin, qui détenait 35% des parts de marché en 2012, a-t-il souligné. Pour Ian Cheshire, le patron de Kingfisher, qui revendique la place de numéro un du secteur en Europe et de numéro trois dans le monde avec 1.124 magasins dans neuf pays, cette acquisition ferait rentrer dans le portefeuille du groupe "une troisième enseigne, solide et complémentaire des deux marques couronnées de succès de Kingfisher en France". La communauté financière saluait donc cette décision stratégique et le titre Kingfisher prenait 2,97% à 444 pence, dans un marché en repli de 0,09%. L'action Mr Bricolage restait en revanche suspendue à la Bourse de Paris, sur demande de l'entreprise. "Cette acquisition renforcerait la présence de Kingfisher en France, qui est déjà son marché le plus important" et représente près de 50% de ses bénéfices pour une part de marché de 34% en 2012, ont souligné les analystes de Davy. Elle "a un grand intérêt stratégique car elle consolide le marché français" dans une période "où il y a peu d'opportunités d'expansion", ont abondé ceux de Deutsche Bank. Ce que voit d'un mauvais oeil Bricorama, une autre enseigne française qui occupe 3,5% du marché et dit se réserver "la possibilité de saisir les autorités de la concurrence pour abus de position dominante". "Cette acquisition renforce encore le duopole constitué des groupes Mulliez (Leroy Merlin/Bricoman/Weldom) et Kingfisher au détriment des commerçants indépendants et notamment de Bricorama", a critiqué son président-fondateur Jean-Claude Bourrelier. Grâce à ce rachat, Kingfisher mettrait la main sur un groupe pesant 552 millions de chiffre d'affaires en 2013 et 2,3 milliards avec les affiliés et disposant en France de 809 points de vente, en propre et sous franchise, et de 69 magasins à l'étranger dans 10 pays. Force de Mr Bricolage, issu d'un groupement d'enseignes fondé dans les années 1960, le réseau de franchisés et d'affiliés du groupe sera maintenu et même renforcé, Kingfisher comptant offrir à ses membres "des conditions commerciales améliorées". Dans le cadre de ce rachat amical, le britannique a par ailleurs assuré qu'il conserverait "l'excellente équipe de direction de Mr Bricolage". Les sièges sociaux comme les entrepôts seront également maintenus, a assuré M. Boucher qui exclut d'éventuelles suppressions de postes. Un marché français moroseBémol de taille pour les analystes de Davy, le marché français du bricolage qui pèse autour de 25 milliards d'euros, "stagne en ce moment" et "s'il y a un potentiel de rebond cyclique (...) la France est un marché structurellement mature". Ce contexte et une météo défavorable ont d'ailleurs fait chuter le bénéfice net de Mr Bricolage de 39,8% l'an dernier à 6,8 millions d'euros. Malgré une conjoncture "obstinément morose" dans l'Hexagone, Kingfisher a en revanche vu de son côté son bénéfice net bondir de 25,9% à 710 millions de livres (environ 856 millions d'euros) pour des revenus en hausse de 5,2% à 11,125 milliards de livres.Ce rachat devra enfin passer sous les fourches caudines des autorités de la concurrence et en cas de feu vert pourrait être finalisé début 2015.


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