Algérie

FRANC SOLEIL !



L'Algérie va vers le gaz de schiste. Après les responsables du secteur de l'énergie, le dernier en date étant le PDG de Sonatrach, un haut responsable de Royal Dutch Shell l'a confirmé en évoquant des «discussions sérieuses» avec l'Algérie. Dans les milieux des spécialistes, les avis sont réservés, sans être réellement tranchés, le pays devant, pour satisfaire ses engagements futurs, trouver de nouvelles réserves y compris en explorant la piste du gaz de schiste.
A ces annonces dans le domaine du gaz non conventionnel qui suscitent des appréhensions légitimes chez les défenseurs de l'environnement, viennent s'ajouter les constats d'un surplace dans la mise en 'uvre de l'ambitieux programme des énergies renouvelables. Ce programme prévoit d'installer une capacité de production d'origine renouvelable de près de 22.000 MW entre 2011 et 2030, dont 12.000 MW seront affectés à la couverture de la demande locale d'électricité et 10.000 MW à l'exportation. Assurer 40% de la consommation domestique d'électricité à partir des énergies alternatives en 2030 sera-t-il tenu ' La directrice «Stratégie» à Sonelgaz, qui chapeaute le projet, a parlé d'un «bon démarrage» du programme qui a des «objectifs très ambitieux, et nous sommes capables de les atteindre».
Désormais, un autre son de cloche, fort différent et à la tonalité beaucoup moins optimiste, est venu de Messaoud Boumahour, directeur d'une université spécialisée dans le développement des technologies du silicium (UTDS). Ses constats méritent d'autant plus d'être entendus que l'UTDS est partie prenante du programme : l'environnement adéquat à sa mise en 'uvre n'est pas encore mis en place et il s'ensuit qu'en «l'état actuel des choses», les objectifs de 40% de la consommation d'électricité à partir du renouvelable sont «impossibles» à atteindre. Voilà un parler vrai assez rare en Algérie où la tendance à la réserve et la répugnance à mettre sur la place publique des situations difficiles ou politiquement indésirables est la règle. Les constats du directeur de l'UTDS, que l'on peut lire sur le site Maghreb Emergent, sont parlants : on peut avoir de très beaux projets en théorie, cela restera un v'u en raison de l'incapacité nationale à mettre en place les ingénieries nécessaires pour les mettre en 'uvre. «Nous n'avons pas les bases suffisantes ni les prérequis», a-t-il déclaré en relevant que si l'importation de la matière première et le recours aux technologies détenues par d'autres sont nécessaires, le problème est que l'Algérie n'est pas organisée pour s'accaparer du savoir-faire.
L'Algérie dispose d'un potentiel énergétique solaire qui dépasse les 5 milliards GWh/an, avec une moyenne annuelle de la durée d'ensoleillement variant de 2.550 heures dans le Nord à 3.600 heures dans le Sahara avec une capacité respective de 1.700 et 2.650 KWh/m2/an. C'est un gisement durable. Et il faut prendre la franchise avec laquelle s'exprime le directeur de l'UTDS comme l'expression d'un attachement à un programme prometteur et à la justification évidente. Il faut y voir une alerte sous le soleil.




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