Algérie

Franc dialogue



La grève de trois jours des syndicats autonomes de l?administration, de l?éducation et de la santé a été largement suivie. L?activité dans ces secteurs a été sensiblement réduite, en dépit de ce qu?a déclaré le ministère de l?Education nationale qui, à force de chiffres difficilement vérifiables, prétend qu?à peine un peu plus de 6% des personnels auraient répondu à l?appel des syndicats. Pour ces derniers regroupés autour d?une intersyndicale, par contre, refusant de s?engager dans cette bataille de chiffres, ce deuxième mouvement de grève depuis le début de l?année est, sans aucun doute, un succès. Les syndicats autonomes ont fait montre d?une certaine maturité. L?adhésion massive des personnels de la Fonction publique, à cette nouvelle « protesta », en est sans doute la preuve. L?autre partie des syndicats autonomes regroupés autour de la coordination lancera, quant à elle, son deuxième mouvement de grève pratiquement le jour même du 52e anniversaire de l?UGTA. Un sacré pied de nez à la vieille centrale syndicale fondée par Aïssat Idir, débordée aujourd?hui par les mouvements qui lui échappent totalement. On pourra toujours essayer de supputer sur les raisons qui ont poussé coordination et intersyndicale qui regroupent ces syndicats à ne pas unifier leurs actions. Mais sans doute que le pluralisme syndical, c?est aussi cela... Au vu de l?écho favorable qu?ont eu ces actions auprès des travailleurs, il est évident par contre que les syndicats autonomes ont trouvé une certaine crédibilité que l?UGTA a perdue depuis quelque temps. Et ce, en dépit de la volonté du pouvoir qui persiste à en faire encore aujourd?hui un partenaire incontournable du dialogue social. En vérité, les autonomes n?ont sans doute plus rien à prouver en matière de représentativité à travers les revendications légitimes des catégories de personnels qui ont pris part à ces mouvements de grève. La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics. La réponse attendue n?est certainement pas celle qui consiste à travers des statistiques discutables à essayer de prouver que la grève n?a pas du tout affecté le fonctionnement des secteurs concernés. Mais elle tient plutôt dans l?ouverture d?un dialogue franc et sincère avec les syndicats autonomes autour des revendications qui sont mises sur la table. D?autant plus qu?aujourd?hui, la plupart d?entre eux, pour ne pas dire tous, estiment que les mesures arrêtées par le gouvernement sont nettement insuffisantes. Parmi les revendications, la révision des salaires à travers le relèvement du point indiciaire et du régime indemnitaire figurent en tête de liste. Viennent ensuite la révision des statuts sectoriels des personnels et la lutte contre la précarité de l?emploi avec l?intégration des agents vacataires, estimés à des dizaines de milliers dans l?enseignement et l?administration locale. Des revendications qui persistent depuis des années et auxquelles l?UGTA est restée sourde préférant s?engager dans la « surenchère politique » avec l?appel au président de la République à briguer un troisième mandat.


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