Algérie

Fragilité financière



Fragilité financière
Les institutions internationales, FMI et Banque mondiale, viennent d'avertir les autorités algériennes sur la précarité des équilibres extérieurs du pays. Un rappel à contre-courant du discours officiel optimiste sur la question. En effet, le gouverneur de la Banque d'Algérie et le ministre des Finances ont tour à tour nuancé cet automne leurs déclarations de l'été : détérioration des équilibres extérieurs pour l'un et rappel à la prudence dans les dépenses publiques pour l'autre. En clair, Karim Djoudi a affirmé récemment qu'avec un baril à 71 dollars, le budget de l'Etat est soutenable. Mohamed Laksaci a souligné, quant à lui, la solidité de la position financière extérieure de l'Algérie.Comment décrypter ces déclarations contradictoires ' Les dernières sont beaucoup plus politiques : ne pas alarmer l'opinion publique sur l'état de notre situation financière, en contexte pré-électoral. Les premières sont plus proches de la réalité. En fait, l'Algérie fait face à une préoccupante fragilité de ses équilibres extérieurs. Elle risque d'enregistrer pour la première fois un déficit de sa balance des paiements. Du jamais vu depuis plus de dix ans. Et une diminution probable de ses réserves de changes. Explication : ses importations connaissent un phénomène de frénésie sans précédent ; près de 60 milliards de dollars et une baisse, voire une stagnation de ses exportations en 2013.
Tout cela renvoie à un constat récurrent : la sphère réelle depuis une décennie n'a pas suivi l'évolution macroéconomique du pays. La précarité de la situation financière du pays tient à une raison simple : au nom d'une logique rentière, l'Etat n'a pas encouragé l'entreprise de production créatrice de richesses et d'emplois.
Qui plus est, l'Algérie souffre de l'absence d'une ambition industrielle. L'indice le plus révélateur de cette régression est l'absence de vision économique. Pour preuve, la feuille de route en matière de politique industrielle reste toujours dans les tiroirs depuis au moins cinq ans. Nous n'avons pas de ce fait encore défini les secteurs prioritaires qui présentent un avantage compétitif et qui devraient bénéficier de l'appui de l'Etat. À cette allure, le pire est à craindre en cas de retournement du marché pétrolier.
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