Algérie

Fracture au sein de l'Union européenne



L'échec des Etats de l'Union européenne à s'entendre sur la répartition des réfugiés, après le rétablissement par plusieurs pays de contrôles aux frontières et la fermeture par la Hongrie de son principal passage vers la Serbie, est considéré comme une "honte" par le vice-chancelier allemand.Réunis en urgence dans la soirée de lundi à Bruxelles, les28 Etats membres de l'UE ne sont pas parvenus à un accord sur la répartition contraignante de 120 000 réfugiés, réclamée la semaine dernière par la Commission européenne pour faire face à une des pires crises migratoires en Europe depuis 1945.Ils ont en revanche confirmé qu'ils allaient se répartir l'accueil de quelque 40 000 réfugiés, comme prévu depuis fin juillet. Devant cette situation de blocage, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé hier que l'Europe s'était "couverte de honte". "Ce que nous avons vécu (lundi) soir menace l'Europe encore plus que la crise grecque", a-t-il martelé, avant d'ajouter : "Et si nous ne nous mettons pas d'accord, alors les prévisions budgétaires européennes ne seront plus à moyen terme que du vent." Et sur un ton menaçant, il a averti : "L'Allemagne n'est pas prête à être en Europe, pour ainsi dire, le payeur (...) Tous participent quand ils reçoivent l'argent, mais plus personne quand il s'agit de prendre des responsabilités. Si ça continue ainsi, c'est la fin des conditions de financement actuelles." De son côté, l'ONG Amnesty International s'est désolée que "les représentants de l'UE (aient) une fois de plus lamentablement échoué à (...) répondre à la crise", estimant qu'il faut "repenser complètement le traitement de l'asile dans l'UE, et pas de nouvelles barrières et encore plus de chamailleries sur les quotas".Il y a lieu de souligner que cette réunion à Bruxelles avait comme toile de fond le rétablissement des contrôles aux frontières allemandes et autrichiennes, une suspension de facto de la libre circulation garantie par les accords de Schengen en Europe.Devenue en quelques semaines une Terre promise pour des réfugiés de plus en plus nombreux, Berlin a justifié sa décision par "l'inaction" de l'UE, assurant toutefois que le rétablissement des contrôles ne signifiait pas que l'Allemagne fermait ses frontières aux demandeurs d'asile et aux réfugiés.La volte-face de la chancelière Angela Merkel, confrontée à des problèmes logistiques et à la grogne de son camp politique, est survenue quelques jours seulement après qu'elle eut plaidé pour un accueil des réfugiés sans limite de nombre.La décision de Berlin a immédiatement fait des émules parmi les pays de l'Est ? Slovaquie et République tchèque ? qui rejettent depuis des semaines l'idée de quotas de répartition. La Pologne s'est dite également prête, en cas de menace pour sa sécurité, à rétablir des contrôles aux frontières. Vienne a aussi décidé de déployer des militaires à sa frontière hongroise, où le flux de migrants a pris des proportions sans précédent. Pour rappel, le haut commissariat de l'ONU aux réfugiés a mis en garde, lundi, contre un "vide juridique" auquel seraient confrontés les réfugiés en Europe, et souligné "l'urgence d'une réponse globale européenne".M.T




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