Algérie

Fous et flous du stade


Fous et flous du stade
Des sanctions sont tombées à la suite de l'incident ayant émaillé la finale de la Coupe d'Algérie. Au demeurant logiques, celles-ci vont de fait marquer les mémoires par la suspension d'une année infligée à Chaouchi, devenu depuis 2010, selon le contexte prévalant, la parfaite incarnation de l'ange ou du démon. L'autre sanction qui ébranlera les esprits est celle interdisant à vie à Ghrib de graviter autour de toute activité en relation avec le sport.
Du coup, les autres sanctions pèsent roupie de sansonnet par rapport aux deux précédemment citées et qui pourtant renseignent, on ne peut mieux, sur une forme d'arbitraire et, surtout, une célérité qui prête à suspicion sur le traitement de l'affaire et donc la rapidité à donner Chaouchi et Ghrib, aussi légitimes l'ont-elles été (les sanctions) en pâture à l'opinion nationale. Nul Algérien, notamment parmi les assidus des stades, n'ignore qu'il se passe chaque semaine des évènements qui attentent gravement aux valeurs sportives et morales sans que cela n'émeuve personne parce que, à commencer par les officiels, tout le monde s'en contrebalance. Le hasard a, toutefois, voulu que mardi passé l'écart de conduite des Mouloudéens a plus pesé comme un camouflet, voire un acte de lèse-majesté, qui plus est offert en direct au regard de millions de téléspectateurs, à l'endroit d'un aréopage de l'Etat plutôt que ce qui aurait été une énième violence sinon une entorse aux valeurs du sport auxquelles les publics étaient tellement habitués et mêmes blasés.
Il serait honnête de concéder que l'évènement en question méritait d'être traité compte tenu de sa gravité mais loin de toute passion et encore moins de pression, deux éléments d'appréciation dont il ne semble pas avoir été tenu compte, eu égard à la relative rapidité de l'étude et du prononcé des sanctions livrées plus dans l'intention d'en faire usage de soupape de sécurité, de «donner quelque chose» à l'opinion, qu'à tenter de comprendre les raisons d'une telle dérive et, ce faisant, de proposer des solutions radicales appelées à rompre définitivement avec un acte médical consistant à cautériser une jambe de bois. Les stades continueront d'être des chaudrons et des évènements graves, sinon plus que celui du 1er mai passé, ne sont pas à écarter tant que tout le système de la planète football ne sera pas revu, non pas par un florilège de textes qui donnent l'impression de ne convaincre que ceux qui les commandent croyant y disposer d'un remède définitif. Il y a nécessité absolue à autrement appréhender le sujet en y associant notamment de larges pans de la société. Mais ne serait-il pas néanmoins plus honnête encore de s'interroger sur le fait que le dossier MCA-USMA, qui n'est qu'un élément infinitésimal des travers du sport en général et du football en particulier, provoque un tel remue-ménage alors que d'autres pans du secteur des sports pataugent dans de plus graves marasmes. Les turbulences qui agitent l'une des disciplines qui a le plus donné de notoriété au pays, en l'occurrence le handball, et qui végète dans une situation dramatique depuis deux ans. Les torts faits à la discipline vont de l'atteinte aux valeurs sportives et morales jusqu'au préjudice financier commis au détriment du secteur, si les propos du ministre concerné doivent être pris en considération. Pis encore, les responsables dudit secteur sont presque traités de paillassons par l'institution internationale tutrice de la discipline. Ce qui, au demeurant, est normal compte tenu de la supranationalité des lois du sport sur celle des Etats. Une supranationalité à laquelle tout Etat membre souscripteur est tenu de se conformer. Néanmoins il faudrait rappeler et surtout souligner le désintérêt quasi général affiché dans ce dossier par l'ensemble de la hiérarchie et qui a conduit à ce que c'est, de fait, tout le pays qui est tourné en dérision dans une affaire d'une extrême banalité dans laquelle l'immixtion d'une partie étrangère, plus à raison qu'à tort, s'est auto-attribué le beau rôle.
En conclusion des répétitions d'affaires comme celle du 1er mai ne sont pas à écarter, le football notamment ayant régulièrement réservé aux Algériens les plus inattendues facéties qui en font d'ailleurs l'attrait essentiel en raison de l'impact qu'elles ont sur des publics, voire des populations, totalement acquis à une sorte de modus-vivendi que seule une refonte générale du système tirera de sa perversion.
A. L.
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