Algérie

Fournitures scolaires Alerte aux produits chinois



Preuves matérielles à l'appui, les professionnels de l'article scolaire ont prouvé qu'en plus de la piètre qualité des produits en raison du non-respect des normes de production, certains d'entre eux constituent un risque réel pour la santé de millions d'élèves. C'est l'exemple du protège-cahier chinois, qui, en plus de sa fragilité du fait qu'il se désintègre facilement, contient, et ce, selon des analyses physico-chimiques effectuées à titre comparatif entre un échantillon produit localement et un autre importé, une importante quantité de plomb. C'est ainsi que ces analyses effectuées par le Centre de recherche scientifique et technique en analyses physico-chimiques (CRAPC), en décembre dernier, ont conclu qu'au moment où la teneur en plomb relevée sur l'échantillon présenté par un fabricant local, basé à Batna, à partir de PVC produit par l'ENIP, est inférieure à 1 ppm (partie par million) de teneur en plomb, celle contenue dans le spécimen importé de Chine est estimée à 43 ppm. Sachant que le plomb est une matière toxique cancérigène, ce protège-cahier peut, par conséquent, affecter la santé son utilisateur de maladie comme la leucémie qui peut se manifester au bout de 4 ans. Les intervenants ont mis en relief la gravité de la situation, du fait qu'il s'agit d'une question de santé publique touchant près de 8 millions d'élèves, en plus des enseignants. M. Toumi, le fabricant en question, a abordé toutes les opérations de contrôle de la qualité qui lui sont exigées pour exporter certains de ses produits en Tunisie, alors que le marché algérien est littéralement inondé d'articles fabriqués en dehors des normes requises. L'autre preuve de la tricherie, selon les intervenants, est relative au fait que seul le protège-cahier transparent ne figure pas dans la gamme d'articles scolaires « Made in China », et ce pour la seule et unique raison qu'il ne peut nullement être produit en dehors des normes requises. Sachant que la demande annuelle de ce produit est évaluée à 80 millions d'unités, l'instauration d'un système de contrôle rigoureux devient dès lors une nécessité impérieuse, ont tenu à souligner les professionnels du secteur. Pour eux, ce n'est nullement la concurrence qui est préoccupante, mais c'est son caractère déloyal qui constitue une entrave pour le développement de leur activité de production. Sur ce plan, il est à signaler que depuis l'entrée en force des produits chinois en Algérie, à partir de 2003, le nombre de producteurs nationaux de fournitures scolaires est passé de 200 à une cinquantaine. Certains ont carrément changé de créneau, alors que d'autres se sont convertis en importateurs, engendrant de considérables pertes d'emplois. Néanmoins, ceux qui continuent à croire en l'avenir de ce segment ont pris le taureau par les cornes en multipliant les actions envers les pouvoirs publics, comme la direction générale des douanes qui a été contactée à cet effet par l'AFAS avec un dossier complet sur la qualité des produits importés de Chine. La prochaine étape sera le ministère de la Santé qui devra prendre les mesures appropriées pour contrecarrer ce phénomène et amener les organes de contrôle à appliquer rigoureusement la loi. Dans leurs interventions, les producteurs ont relevé plusieurs cas de produits hors normes, en précisant que, contrairement à ce qui est répandu, les Chinois produisent également d'excellents produits, mais étant donné que nos importateurs, ignorant les risques encourus, optent généralement pour le moins cher, les fournitures importées présentent de nombreuses carences. D'ailleurs, durant la foire de Canton, au rayon articles scolaires, les visiteurs algériens repérés par les exposants sont accostés à coups de : « trousseaux, trousseaux », car ayant eu vent de la culture du trousseau en vogue au début de chaque année scolaire, des dons pour les enfants démunis. En 2004, de la colle d'écolier importée de Chine présentée dans des flacons sous forme de biberons a causé plusieurs cas d'intoxication, notamment dans le préscolaire. Il en est de même pour la pâte à modeler qui, en plus du non-respect du poids, contient des produits hautement toxiques, et des ardoises pouvant devenir, une fois cassées, des objets tranchants. D'ailleurs, les chiffres officiels avancés font état de 2.500 cas d'élèves atteints de cancer, selon les intervenants. Pour les stylos, dont les besoins nationaux sont estimés à pas moins de 300 millions d'unités, la tricherie se situe aussi bien dans la quantité d'encre injectée dans le tube, son niveau invisible, son diamètre et ses différents composants. C'est ce qu'a tenu à expliquer un producteur basé dans la wilaya de Tizi-Ouzou, en précisant que la norme requise est qu'un stylo peut être utilisé pour une distance d'écriture de 3,5 kilomètres, alors que ceux importés ne dépassent guère les 50 mètres. Sur ce plan, les parents sont les seuls à faire les frais en achetant toutes les semaines des stylos. Idem pour les articles de traçage, avec une demande annuelle de l'ordre de 50 millions d'unités, les normes étant loin d'être respectées. Ainsi, si un double-décimètre doit peser 24 grammes, celui importé de Chine n'en pèse que 9. En clair, les intervenants ont mis l'accent sur les difficultés de maîtrise du rapport qualité/prix, un volet déterminant pour un pays qui s'apprête à adhérer à l'OMC, ce grand marché planétaire où la concurrence fait rage et qui nécessite des mesures de protection et de la production nationale et surtout du consommateur.  Sur les modalités de placer un produit sur le marché étranger, africain précisément, Mme Belbachir a retracé tout le parcours du combattant pour conquérir le marché congolais, exigeant la qualité et passant par une multitude de services de contrôle de la qualité. Ce sont tous ces coups durs qui ont fait que la plupart des fabricants toujours « debout » ne produisent en moyenne que 20% de leurs capacités, une situation qui les a obligés à se séparer de 80% de leur personnel. Pour sa part, M. Dellalou, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, présent à cette rencontre, a qualifié la situation de grave et a demandé à l'AFAS de lui constituer un dossier pour le remettre au ministère de l'Education nationale.


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