Algérie

Fournitures scolaires



Fournitures scolaires
Le marché des fournitures scolaires en Algérie représente une manne estimée par Hadj Tahar Boulenouar, de l'Association des artisans algériens, à 150 milliards de dinars, elle représente une aubaine pour les producteurs nationaux qui se montrent cependant frileux à cet égard quand on sait que 80% des articles scolaires sont actuellement importés.Younès Djama - Alger (Le Soir) - Les raisons en sont presque évidentes : les contraintes bureaucratiques et administratives dissuadent plus d'un. Comme ce fabricant algérois contraint de délocaliser ses activités en Tunisie pour voir son commerce faire florès. Il se permet même d'exporter à partir de ce pays voisin !Hadj Tahar Boulenouar se montre véritablement critique envers les différents acteurs des organisations patronales coupables, selon lui, de déserter un marché pourtant très porteur, ce qui ouvre la porte large aux importations d'articles et fournitures scolaires à l'origine douteuse qui plus est sont susceptibles de porter préjudice à la santé des élèves.En effet, des rumeurs qui ne sont toujours pas confirmées, font état que des tabliers présentant potentiellement un danger sanitaire pour les élèves sont commercialisés pour la modique somme de 200 DA la pièce ! Ce qu'une représentante de l'Association des consommateurs (Apoce) n'a pas voulu infirmer ni confirmer en l'absence de plainte dans ce sens. Une raison de plus pour voir les potentiels investisseurs nationaux s'impliquer davantage dans ce domaine. Quoi que les contraintes liées à l'exercice de l'activité ne soient toujours pas idéales.Ainsi, ce qui freine l'essor de cette industrie, ce sont les matières premières qui sont taxées au même titre que les produits finis, et les investissements exigeant des financements difficiles à avoir, ainsi qu'une fiscalité qui ne fait aucune différence entre achat, revente de produits importés et production locale, estime l'économiste Ferhat Aà't Ali. Selon lui, les opérateurs nationaux ne sont pas à incriminer dans un environnement local «hostile à tout investissement» qui casse la machine à sous importatrice, et préconise un régime spécial au profit des producteurs, «sinon on ne s'en sortira jamais sauf vers les pénuries et la faillite financière qui vont souvent ensemble».Actuellement, il existerait une quinzaine d'opérateurs opérant dans le segment du papier, le reste des produits commercialisés proviennent de l'importation.Il faut savoir que le gros des intrants pour cette filière est importé, et que pour une marge sortie d'usine de 50%, personne n'est prêt à y intégrer des charges d'investissement, frais financiers et un personnel coûteux et peu productif, avec un fisc plus regardant avec les producteurs stables qu'avec des importateurs peu faciles à cerner.Pour les acteurs sur le marché, le gros des opérateurs est constitué d'importateurs disparates, au niveau national, et qui changent même de registres de commerce, et se fournissent à 70% du Sud-Est asiatique, en produits pas toujours conformes, certains se fournissent en Europe pour échapper aux droits de douane plus lourds sur d'autres origines, ou font de la transformation mineure locale, se limitant à la découpe et au pliage de rames importées de papier, ce qui revient à une importation pure et simple, mais avec une exonération à l'IBS pendant trois ans sous le label de producteur national, analyse M. Aà't Ali.Pour les contraintes, «elles sont les mêmes que pour tous les autres producteurs, ils n'ont aucune chance de placer leur produit à une bonne marge, tant que l'importation est possible, et aucune chance de satisfaire le marché en cas de rupture des importations, c'est aussi simple».


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