Algérie

Fourgons en folie



La décision de l'administration de libérer totalement les autorisations d'exploitation sur les lignes de transport a interloqué plus d'un observateur. La solution est donc la quantité, non la réglementation. L'inquiétude exprimée par les transporteurs était prévisible. Ils exercent dans le secteur le plus déréglementé et sont assujettis à toutes les taxations prévues par la législation liée à l'activité libérale. Ils ont appris dernièrement que les pouvoirs publics vont servir les autorisations d'exploitation sur toutes les lignes et pour tout investisseur se présentant avec un dossier complet. Ils stationnaient sur les trottoirs, ils seront à présent poussés dans le fossé. La charrue avant les b'ufs, les véhicules avant les stations et les gares. Un secteur des transports performant n'est, du reste, pas envisageable en l'état actuel des routes, mais cela ne relève pas de l'administration des transports. Ces espaces de stationnement improvisés dans les chefs-lieux ne sont donc pas suffisamment saturés, il faudra les submerger encore plus. Le secteur des transports est inopérant si des centaines de bus ou de fourgons se pressent dans les stations uniquement entre 8h et 17h.Le service est inacceptable quand le voyageur attend le bus sous le soleil ou la pluie et manque d'être écrasé par un camion en montant dans un fourgon. On nous a annoncé des mesures « spectaculaires » de « libéralisation » au moment où beaucoup de choses, autrement plus urgentes, méritent d'être prises en charge, en matière de réglementation et d'infrastructures. Cette ouverture tous azimuts des lignes n'est pas une catastrophe en soi, mais on a vraiment tort de la présenter comme la solution à tous les maux comme la bureaucratie et la corruption. Ces dernières sont les fléaux les mieux partagés dans toutes les administrations et pas seulement dans notre pays. Ce qui a encore frappé dans ces mesures annoncées avec un enthousiasme débordant, c'est l'envoi de correspondances aux banques « à l'effet de prendre en charge cette stratégie ». Si l'on ignore l'orthodoxie bancaire et la souveraineté des institutions financières dans l'octroi des crédits, c'est que l'on a peut-être fait tout faux dans ce dossier.


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