Algérie

Foudre d'Alger sur Madrid



«Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique», professait, il y a plus de 1000 ans Saint Augustin, l'enfant de Thagaste, l'actuelle Souk Ahras, une wilaya de l'est d'Algérie. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, lui, fait pire en rajoutant une dose d'ostentation à son diabolisme. Interpellé, par des parlementaires de son pays au sujet des relations avec l'Algérie et sur le revirement de la position espagnole dans le dossier sahraoui, Pedro Sanchez s'est glorifié d'avoir vendu le Sahara occidental à l'occupant marocain. Et c'est la goutte qui a fait déborder le vase. L'Espagne de Pedro Sanchez n'est plus un partenaire crédible pour l'Algérie. Qui vient de prendre une série de fermes décisions à la mesure de la dérive espagnole. «L'Algérie a décidé de procéder à la suspension '' immédiate'' du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d'Espagne, a indiqué, hier, une déclaration de la présidence de la République». Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à «justifier la position qu'elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d'Espagne jusqu'à ce que la décolonisation du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies», a précisé la même source. Il n'est pas question pour l'Algérie d'accepter la politique du fait accompli dont le gouvernement espagnol fait la promotion et usant d'arguments fallacieux. Lors de sa dernière rencontre avec les médias algériens en avril dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a dénoncé les agissements du gouvernement Sanchez et son soutien à un plan d'autonomie marocain, en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l'ancienne puissance colonisatrice. «Nous avons de très solides liens avec l'Etat espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, ndlr) a tout cassé», a regretté le président Tebboune estimant que ce revirement est «inacceptable moralement et historiquement». L'épisode d'hier au Parlement espagnol, confirme que ces autorités assument pleinement la responsabilité d'un revirement injustifiable de leur position. Une dangereuse sortie de piste entamée depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l'autonomie interne préconisée par la puissance occupante. Tous les juristes du droit international le disent: l'attitude du gouvernement Sanchez est en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuent directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région. «En conséquence, l'Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d'Espagne et qui encadrait jusqu'ici le développement des relations entre les deux pays», a conclu la présidence de la République. Des sources diplomatiques algériennes n'excluent pas d'autres mesures qui vont suivre après cette première salve. Car l'Algérie a le droit de s'inquiéter de ce revirement espagnol. Il y va de sa sécurité nationale, sachant les graves répercussions sur la stabilité régionale déjà que des conflits pesants sévissent au Mali, en Libye et au Niger sans compter les agissements marocains. Le cas espagnol n'est qu'une menace supplémentaire pour la stabilité au Sahel et en Afrique du Nord. En réalité, ces mesures ne sont pas inattendues mais prévues de longue date. Le 29 mars dernier, en raison du revirement inattendu de Madrid sur la question du Sahara occidental, Alger vient d'actionner les premières mesures. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Chakib Rachid Kaïd, a confié à un journal italien que l'Algérie «va revoir tous les accords avec l'Espagne».


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