Algérie

Forum de la Cinémathèque algérienne : Soutien à la cause et au cinéma palestiniens



Dans le cadre du forum de la Cinémathèque algérienne ? dont c'était la reprise ?, après une trêve sanitaire forcée, une conférence-débat a été organisée hier matin au musée du cinéma, rue Larbi Ben M'hidi, à Alger, et ce, en solidarité avec le peuple palestinien.Cette rencontre, animée par Fayçal Métaoui, journaliste et critique de cinéma, Faycal Chibani, journaliste à l'ENTV, et Mohamed Abido, journaliste, critique de cinéma et écrivain syrien, a été modérée par Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne. Les thèmes abordés lors cette conférence-débat portaient sur un questionnement.
Quel impact le cinéma a sur la cause palestinienne ' Existe-t-il aujourd'hui un cinéma palestinien ou une production cinématographique palestinienne ' Qui soutient financièrement le cinéma palestinien ' Introduisant cette thématique, le directeur de la Cinémathèque algérienne, Salim Aggar, déclarera : «Nous organisons des thématiques et des cycles de films portant sur le cinéma mondial et, bien sûr, sur celui arabe et plus particulièrement palestinien. Cela fait partie de notre ligne éditoriale.
Donc, nous avons organisé la semaine dernière une rétrospective du cinéma palestinien. Pour clôturer ce cycle, nous avons prévu cette rencontre-débat en invitant des experts et des critiques de cinéma ayant déjà travaillé avec des réalisateurs palestiniens. Et justement, parler de la résistance du peuple palestinien...Aujourd'hui, nous observons une halte pour effectuer un bilan sur le cinéma palestinien... Je suis fier de participer à ce débat.»
The Present de Farah Nabulsi, nommé aux Oscars en 2021
Le journaliste et critique de cinéma, Fayçal Chibani, évoquant le volet historique filmique palestinien, dira : «Je voulais revenir sur le film Ahlam Tahakakat, avant 1948. Après, il y'eut le cinéma de résistance avec Mustapha Abou Ali, en 1973. Avec le film Aâid ila Haïfa du cinéaste irakien Kassem Hawal... Les expériences sont nombreuses. Jean Chamoun, cinéaste libanais, le film Nahr el Bared, Sabah el Kheir ya Beyrouth, Kais Ezoubidi avec Asslak, Nida el Ard, Sawt?, Palestine Sidjil Chaâb...
Et puis ce fut le court-métrage The Present de Farah Nabulsi, nommé aux Oscars en 2021.» Mohamed Abido, journaliste, critique de cinéma et écrivain syrien, abordera la représentativité du cinéma palestinien et sa cause juste : «Le cinéma palestinien est un acte militant avant tout. Le cinéma syrien a été le premier à produire le film Kafr Kassem de Borhane Alaouié en 1975. Avant, 1967, c'était empirique. Après, ce fut un cinéma plutôt militant que cinématographique. Le Palestinien Michel Khalifa a été le premier à filmer sur cette terre occupée, colonisée. Il n'y a pas d'entreprises palestiniennes mais israéliennes qui produisent les films.
Donc, les cinéastes palestiniens et leurs ?uvres sont censurés. Il faut une langue culturelle différente. Quand votre ennemi est intelligent, alors on utilise une approche autre, en créant une nouvelle langue concurrençant celle de l'occupant, pour imposer la cause palestinienne. Jean-Luc Godard Helmut, Ken Loach ont soutenu le peuple palestinien et son combat.»
«L'unique pays arabe qui soutient le film palestinien, c'est le Qatar»
Fayçal Métaoui, journaliste à 24H Algérie et critique de cinéma, répondra à la question «qui produit les films palestiniens '» : «Le cinéma palestinien est sous embargo. Certains cinéastes palestiniens, pour contourner la censure israélienne, dans les festivals sauf à Berlin, changent le discours pour passer le message avec un apport esthétique? Comme La Palestinisation du monde.
La dictature sécuritaire. Un char dans New York. Le film Dégradé réalisé par Arab Nasser et Tarzan Nasser avec Hiam Abbass, Victoria Balitska, est un exemple. Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Ghaza et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au piège par l'affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans le petit salon de coiffure de Christine.
Ce lieu de détente, devenu survolté le temps d'un après-midi, va voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales. Une histoire humaine, avec un message subtil?Ghost Hunting de Raed Andoni, docu-fiction avec de vrais détenus. Où il délivre un message indirect pour atteindre le but et faire passer le message. Contre les thèses israéliennes. Le mur de la honte qui se dresse devant tout un peuple à 200 m... Il faut faire 200 km pour rendre visite à votre famille de l'autre côté, à deux pas?»
A propos du soutien au film palestinien, Fayçal Metaoui indiquera : «Le soutien européen est Euromed, où figure Israël avec une ligne éditoriale 'soft'... Le recours à l'esthétisme, c'est pour interpeller le monde, pour dénoncer le racisme, l'apartheid... Les films palestiniens ne sont pas distribués en Algérie. Et dans les pays arabes, c'est un leurre. L'unique soutien au cinéma palestinien provient du Qatar, c'est le seul pays arabe...»
Une anecdote a été relatée par Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne : «Hassan Nizar, cinéaste palestinien, un réfugié, était venu d'Amman, dans le cadre des 1res Journées cinématographiques d'Alger en 2009. Mais pour rejoindre l'Espagne, à l'aéroport d'Alger, il présentera un passeport israélien. Il a failli créer un incident diplomatique. Alors que lui critiquait son collègue et compatriote, le réalisateur Elias Souleiman d'être ''soft'' avec l'Etat hébreu...»
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