Algérie

Forte pression sur le centre psychopédagogique



À Tizi Ghennif, la promesse d'aménager l'école Varar en centre psychopédagogique pour cette catégorie d'enfants est remise aux calendes grecques.Le centre psychopédagogique de prise en charge des enfants inadaptés mentaux de Draâ El-Mizan a visiblement de plus en plus de mal à répondre à la demande croissante des enfants atteints de pathologies mentales, dans cette région du sud de la wilaya de Tizi Ouzou.
"Pour cette année, nous avons accueilli une cinquantaine d'enfants. Cependant, nous regrettons que nous n'ayons pas assez d'espace, de moyens et de personnel pour prendre en charge au-delà de ce nombre. D'autant qu'actuellement nous avons onze enfants sur la liste d'attente", a déploré le directeur bénévole de cet établissement, Hakim Chardi, expliquant que même si la structure a subi de nombreuses réfections, l'établissement a besoin d'autres aménagements et de plus de moyens pour pouvoir répondre à toute la demande.
Grâce à la subvention de l'APW et au concours de bienfaiteurs, a souligné notre interlocuteur, l'établissement a changé de visage et est, en apparence, devenu un centre digne de ce nom.
"Nous avons bataillé pour récupérer le logement de fonction au premier étage. Ce dernier a été aménagé et transformé en salle pour augmenter nos capacités d'accueil. Prochainement, nous allons dégager un autre local, car un bienfaiteur nous a promis de prendre en charge les travaux d'aménagement de la grande salle pour dégager au moins une autre classe dans l'espoir d'accueillir les enfants qui n'ont pas eu de place", a-t-il précisé.
Seulement, le centre fait face à d'autres contraintes, notamment en termes de moyens, puisqu'il fonctionne grâce à la somme journalière allouée par la Cnas et la Casnos, qui est de l'ordre de 500 DA par jour pour chaque enfant. Cette somme sert, selon le même responsable, au fonctionnement et à la prise en charge de la paie des neuf éducatrices exerçant dans ce centre.
"Cette subvention n'est versée que pour les jours ouvrables de la
semaine. Dans le cas où un enfant serait absent, il ne perçoit pas cette prime journalière. Cela impacte nos recettes", a-t-il encore expliqué.
À ce titre, M. Chardi estime qu'il faudrait sérieusement penser à mettre plus de moyens pour répondre aux besoins de cette catégorie d'enfants qui ne trouvent, malheureusement, pas de place dans les écoles publiques. À Tizi Ghennif, la promesse d'aménager l'école Varar en centre psychopédagogique pour cette catégorie d'enfants est même remise aux calendes grecques.
"Rien n'a été fait pour avoir ce centre dont ont besoin des dizaines d'enfants issus des communes de Tizi Ghennif et de M'kira. À défaut d'ouvrir cette école, nous avons créé une classe spéciale au niveau de l'école primaire d'Ouled Mériem. Mais le nombre d'élèves bénéficiaires est insuffisant. Cette classe n'a que treize enfants que nous accompagnons régulièrement. Pour ce début d'année, nous leur avons remis des trousseaux scolaires, et durant l'année scolaire nous programmons à leur intention des jeux, de l'activité artistique, un magicien pour les détendre et d'autres activités ludiques", a expliqué Nouredine Yahia, président du comité local du CRA de Tizi Ghennif, soulignant que plus d'une centaine d'enfants touchés par différentes pathologies enfantines attendent un signal des responsables locaux pour leur prise en charge dans un centre spécialisé.
Il est à relever que la prise en charge de cette catégorie de personnes est quasi nulle de la part des pouvoirs publics. N'était la volonté de certaines associations qui activent localement pour prendre en charge un tant soit peu ces enfants, ceux-ci resteront cloîtrés entre quatre murs sans bénéficier d'aucune éducation, surtout que leurs parents sont souvent sans moyens pour y faire face. "Souvent, ce sont des enfants qui meurent en silence", a déploré le président du CRA local.

O. Ghilès


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