Algérie

Forte présence du 7e art maghrébin



La 15e édition du Festival des cinémas d'Afrique de Lausanne se déroule depuis le 18 août dans la ville suisse et se clôture demain. Une quarantaine de films dont deux venus d'Algérie et du Sahara Occidental y participent.Après une année blanche liée à la pandémie du Covid-19, le Festival des cinémas d'Afrique de Lausanne, en Suisse, a repris cette année avec une riche programmation dédiée au 7e art africain. 40 films venus de 22 pays y participent, dont Toufa une coproduction algéro-sahraouie ainsi que le long-métrage À mon âge je me cache pour fumer de Rayhana Obermeyer.
« En 2020, le Festival n'a existé que par quelques projections éparpillées durant l'été. Cette année, l'édition est encore déterminée par des mesures sanitaires contraignantes. Au vu de la situation incertaine quant aux invités, nous avons renoncé aux sections habituelles, comme la Rétrospective, le Focus sur un pays, la Carte blanche à un festival, pour nous concentrer sur les productions des deux dernières années. Compte tenu du nombre limité des séances, nous avons dû opérer des choix drastiques, ce qui ne s'est pas fait sans douleur, tant l'offre cinématographique était riche et intéressante. Nous sommes heureux aujourd'hui de proposer une sélection qui aborde les réalités et les combats menés sur le continent africain dans un langage cinématographique varié, que ce soit dans les formes documentaires et de fiction, les techniques d'animation ou des recherches plus expérimentales. Dans la mesure du possible, une discussion avec le public aura lieu après chaque projection, parfois par Skype avec une cinéaste. Nous souhaitons au public de la région lausannoise de passer des moments privilégiés et de repartir la tête pleine d'images et d'idées nouvelles », expliquent les organisateurs.
L'Afrique du Sud, l'Angola, le Tchad, le Mozambique, le Burkina Faso, le Soudan, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie, etc. sont donc représentés dans ce festival qui comptent parmi les plus importants de la région pour ce qui est de faire découvrir les créations cinématographiques africaines.
Côté algérien, le long-métrage À mon âge, je me cache pour fumer (2016) de Rayhana Obermeyer, adapté de la pièce de théâtre éponyme, aborde la question de la condition des femmes durant la décennie noire. Ce huis clos dans un bain maure algérois est joué par Hiam Abbas, Fadila Belkebla, Nadia Kaci et d'autres actrices confirmées qui n'ont cependant pas réussi à pallier le manque d'épaisseur scénaristique ni à colmater la pesanteur archétypale et l'orientalisme qui affleure à chaque scène (voir notre article sur Le Soir d'Algérie du 28 novembre 2018).
On compte également dans la participation algérienne un moyen-métrage coproduit avec le Sahara Occidental intitulé Toufa et réalisé par Brahim Chagaf. D'une durée de trente minutes, le film raconte l'histoire de Toufa, expulsée de sa terre d'origine, confrontée à l'exil et prise en charge par les femmes de la communauté. C'est le début d'une longue lutte, où les femmes jouent un rôle majeur dans la transmission de l'histoire et des valeurs de la société sahraouie, en attendant de pouvoir reprendre le chemin du retour.
Pour sa part, le Maroc participe avec cinq films dont un documentaire intitulé Fadma, même les fourmis ont des ailes qui se déroule dans un petit douar du Haut-Atlas marocain où, comme tant d'autres, le temps semble s'être arrêté. Au c?ur de l'été, les travaux des champs sont rares. Les hommes sont au café ou font la sieste et les femmes, bidons à la main, les enfants sur le dos, entreprennent une longue marche jusqu'à la source. Un ordre millénaire et une division du travail immuable... jusqu'à l'arrivée de Fadma ; le moyen-métrage Le départ de Saïd Hamich Benlarbi qui se déroule pendant l'été 2014 où Adil, onze ans, passe ses journées à jouer avec sa bande de copains et à attendre les derniers Jeux olympiques de son idole, le coureur Hicham El Guerrouj.
L'arrivée de son père et de son grand frère, venus de France pour quelques jours, va le marquer à jamais ; le long-métrage Mica d'Ismaïl Ferroukhi qui raconte l'histoire de Mica, un jeune garçon issu d'un milieu très défavorisé, qui se retrouve propulsé comme homme à tout faire dans un club de tennis de Casablanca fréquenté par la bourgeoisie marocaine. Forcé de subvenir aux besoins de sa famille, il va devoir faire face aux humiliations, au mépris et à l'oppression, sans se rebeller. Mais sa rencontre avec Sophia, une ex-championne qui le prend sous son aile, va tout changer : il va prendre conscience qu'il peut prendre en main son propre destin.
Quant à la Tunisie, elle est présente avec le court-métrage Le bain d'Anissa Daoud qui relate l'expérience de Imed, un jeune père, qui se retrouve pour quelques jours et pour la première fois seul avec son fils de 5 ans, car sa femme part en déplacement professionnel. Il va devoir affronter ses peurs les plus profondes.
Le Festival des cinémas d'Afrique de Lausanne organise également des rencontres-débats thématiques dont une dédiée aux cinémas de résistance, une autre à la situation en Méditerranée et la manière de documenter la crise humanitaire.
S. H.


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