Algérie

FORTE FLAMBEE DU PRIX DU CIMENT


Aujourd'hui, le secteur du bâtiment et des travaux publics subit une situation qui n'ose pas dire son nom. Outre la forte flambée des prix du ciment, matière essentielle pour la réalisation de tous projets essentiels pour le développement du pays, la pénurie de ce matériau revient au galop et est à l'origine de lourdes conséquences sur les projets de construction en cours. Le sac de 50 kilogrammes se négocie déjà de 750 à 950 dinars et demeure hors de la portée de certains entrepreneurs qui préfèrent congédier les chantiers en attendant une baisse de ce ciment si cher.Mostaganem n'a pu être épargné par la pénurie et la spéculation du prix du ciment gris, devenu si rare depuis presque 03 mois, cette situation n'a pas été sans conséquence sur les projets lancés dans le secteur de l'habitat et de l'urbanisme, certains sont déjà à l'arrêt depuis des semaines. D'innombrables chantiers souffrent du manque d'approvisionnement en cette matière première, ils sont contraints à l'arrêt forcé et accuseront certainement un retard flagrant de la réalisation de centaines de logements sociaux, attendus impatiemment par les citoyens. Cette situation semble s'expliquer selon M.A.B, un architecte et également promoteur immobilier par l'augmentation des prix conditionnés par la loi des finances 2016 et la réduction de l'importation du ciment tendant à réduire la facture d'importation et stimuler la production nationale qui malheureusement demeure fort insuffisante, d'autres explications sont également à rechercher du côté de l'offre. Un revendeur de matériaux de constructions, M.B.G à Sidi El Adjel déclare tout de go : « Quand l'unique usine qui alimente l'ouest algérien, effectue un arrêt technique de maintenance, les spéculateurs sautent sur l'occasion, créent une tension sur le ciment en le stockant dans le but de contrôler son circuit commercial, en le livrant par petites quantités en imposant les prix désirés si élevés «. A ce jour, le sac de ciment de 50 kg se situe toujours, sur le marché parallèle, entre 750 et 950 dinars, le double du prix « sortie d'usine », estimé à 470 dinars. Ce qui est sûr, c'est la faible production nationale, évaluée à 18 Mt/an (18 Mégatonnes ou 18 millions de tonnes/an), une quantité qui n'a pas pu couvrir la demande estimée à plus de 22 Mt/an. Le déficit de l'ordre de 4 Mt/an reste difficilement compensable et explique cette forte pénurie, suivie par la spéculation sur son prix, saisie au vol par les opportunistes qui se sucrent sans trop se fatiguer. Malheureusement, ce différentiel ne peut être comblé donc que par le recours aux importations pour permettre la réalisation dans les délais de ces milliers de projets qui risquent de connaitre d'immenses retards pour être livrés à temps.
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