Forte détermination des étudiants de Bouira

Ni la faim ni la soif et encore mois la canicule d'hier n'ont eu raison de la détermination des étudiants de Bouira à dire "non" au gouvernement de Bedoui et à exiger le départ d'Abdelkader Bensalah. "Nous ne sommes pas dupes face au jeu du pouvoir qui espère la moindre incartade pour nous réprimer et, de ce fait, nous devons rester vigilants et surtout faire preuve de calme et de sang-froid", dira un manifestant. Pour d'autres, les arrestations de Saïd Bouteflika, de Mohamed Médiène, dit Toufik, et de Bachir Tartag ne sont que des "règlements de comptes" au sommet de l'Etat. "Nous exigeons le départ de tout le système et non celui de quelques personnes", soutiennent-ils.Ainsi, c'est vers 11h que des centaines d'étudiants se sont rassemblés devant le portail principal du pôle universitaire, d'où a démarré leur marche. Banderoles, emblème national et drapeau amazigh ont été déployés, pour signifier que cette marche est celle de l'Algérie tout entière. Une Algérie une et indivisible. Sur certaines affiches, on pouvait lire, entre autres : "Système dégage", "Quand l'université se révolte, il n'y a aucune crainte pour le pays", ou encore "Rendez-nous notre Algérie". Au cours d'une halte devant les locaux de la 2e Sûreté urbaine, les manifestants ont invité les policiers à rejoindre le mouvement : "Ya el-polici nahi el-kaskita wa arwah maâna" (Policiers, enlevez vos casquettes et venez nous rejoindre). La foule poursuivra sa marche sous les ovations des passants et les youyous stridents des femmes qui admiraient la scène du haut de leurs balcons. Midi : les carrés des marcheurs arrivent au siège de la wilaya devant un discret dispositif sécuritaire. Là, une brève prise de parole a été improvisée pour réitérer les mêmes revendications, à savoir le départ du régime.
R. B.