Forte circulation des virus hivernaux: La vaccination et les mesures d'hygiène de mise

La forte activité grippale et la forte circulation des virus respiratoires en cette période hivernale suscitent de l'inquiétude parmi les citoyens, avec la peur de revivre le scénario de la pandémie due au Covid-19.

Le hic dans tout ça, est le fait que «tous les virus hivernaux peuvent présenter les mêmes symptômes incluant la fièvre, la toux, l'écoulement nasal et la respiration sifflante».

Le ministère de la Santé a rappelé la nécessité de se faire vacciner pour limiter la transmission et diminuer le risque de complications de la grippe. Précisant dans un communiqué rendu public dernièrement que la campagne de vaccination antigrippale se poursuit jusqu'à la fin de la saison hivernale. Une campagne qui cible particulièrement les personnes âgées de plus de 65 ans, les adultes et les enfants atteints de maladies chroniques, ainsi que les femmes enceintes.

Se montrant rassurant, le département de Abdelhak Saihi fait état d'un «dispositif de surveillance de la grippe, mis en place à travers le réseau sentinelle national, chargé de suivre la circulation des virus de la grippe saisonnière et qu'en raison des conditions météorologiques, une augmentation de la circulation des virus de la grippe est attendue».

Au-delà de la grippe saisonnière, le ministère rappelle que «d'autres virus respiratoires circulent durant la saison hivernale, tels que le virus respiratoire syncytial (VRS) qui peut provoquer une bronchiolite ou une pneumonie, principalement chez les jeunes enfants».

En recommandant de «limiter les contacts avec les personnes malades, se laver régulièrement les mains avec de l'eau et du savon ou d'utiliser une solution hydroalcoolique, se couvrir la bouche et le nez en cas de toux ou d'éternuement et se moucher dans des mouchoirs en papier à usage unique». Le ministère insiste sur «l'importance des mesures d'hygiène pour limiter la propagation de la grippe, bien que la vaccination demeure la meilleure protection».

Concernant le virus HMPV (métapneumovirus humain), identifié pour la première fois en 2001, qui «affecte principalement les jeunes enfants et les personnes âgées, bien qu'aucun cas n'ait été détecté en Algérie», le ministère précise que «tous les virus hivernaux peuvent présenter les mêmes symptômes incluant la fièvre, la toux, l'écoulement nasal et la respiration sifflante».

Contacté par nos soins, le chercheur en virologie, Dr Mohamed Melhag, a indiqué qu'il y a une multitude de virus hivernaux qui sévissent actuellement, tant en Algérie qu'à l'échelle mondiale. Outre la grippe saisonnière, il y a, dit-il, le virus respiratoire syncytial (VRS), qui affecte principalement les enfants, ainsi que les rotavirus. Ces derniers entraînent des infections gastro-intestinales sévères chez les jeunes enfants. A cela s'ajoutent les rhinovirus, des virus dits banals. Pour le virologue, il s'agit d'une situation normale en hiver. Une situation, dit-il, vécue dans plusieurs pays du monde.

Le Dr rappelle que la seule arme est la vaccination, en précisant que la campagne nationale de vaccination contre la grippe est toujours en cours. Il est important de souligner que le vaccin antigrippal est non seulement disponible mais également gratuit. Sans oublier aussi, dit-il, les bonnes pratiques d'hygiène et les mesures préventives primaires.

Et de mentionner qu'il ne faut pas oublier le sous-variant XEC du Covid-19 qui frappe actuellement plusieurs pays et qui devient majoritaire dans certains d'entre eux. «Il faut savoir, dit-il, qu'on est toujours en pleine pandémie du Covid-19 malgré les assurances de l'OMS affirmant que ne sous sommes pas dans l'urgence médicale». Mais, souligne-t-il, il y a des virus qui circulent ce qui est tout de même «normal avec des variabilités génétiques qui se traduisent sur le terrain par un changement du caractère du virus sur la vitesse de la propagation et la dangerosité».

Pour le virus métapneumovirus humain (HMPV), le chercheur virologue rassure que pour le moment et comme l'indique le ministère de la Santé, «aucun cas n'a été enregistré en Algérie». En soulignant que «nous n'avons pas assez de connaissances sur la pandémie en Chine que ce soit de la part des autorités chinoises ou de l'Organisation mondiale de la santé. On connaît le virus, mais on ne connaît pas pour le moment le degré de sa dangerosité. On sait seulement qu'il peut entraîner des complications pour les personnes qui souffrent de pneumonie ou de bronchiolite et les cas de mortalité sont très rares».

Et de préciser que le seul moyen de lutter contre sa propagation, c'est la prévention primaire, «car nous n'avons pas de vaccin. Même si on connaît le virus, les virus généralement changent de configuration et changent de caractères d'où la nécessité de miser sur les moyens de prévention primaire».