Algérie

Forte canicule en Kabylie



L’eau manque dans certains villagesLa canicule qui s’est abattue sur l’ensemble du pays, ces jours-ci, a révélé une certaine indigence en matière de sauvegarde des couches les plus déshéritées et aussi une certaine insouciance des responsables de la santé des populations.En Kabylie comme un peu partout dans l’Algérie profonde, les gens souffrent de délaissement. En effet, dans bien des villages de la région, l’eau, une denrée précieuse en cette période de fortes chaleurs, ne vient qu’au bout de plusieurs jours d’attente et à des heures indues, souvent la nuit. Pendant ce temps, rien n’existe dans les villages en matière de prévention et de santé à l’usage des bébés et des personnes âgées. Si, en ville, certaines commodités existent, telles la climatisation en certains lieux: cafés, salons de thé, mosquées, etc., où les personnes âgées peuvent se réfugier, dans les villages, le climat joue franc-jeu. Il y fait chaud et très chaud avec tout ce que cela comporte comme inconvénients pour les pauvres gens. Les gens n’ont, certes, pas la climatisation, mais quand ils ont la chance d’avoir l’eau courante, ils sont les plus heureux. Or, c’est l’eau qui manque le plus en ces hameaux et villages accrochés aux flancs du Djurdjura. Ammi Mohand, un vieil émigré «rentré pour mourir au pays», comme il le dit à tous ceux qui veulent l’entendre, dira que la chaleur lui fait beaucoup de mal. «Je n’arrive plus à respirer, mais que faire? Je me réfugie dans la cave, mais cela s’avère souvent inefficace. Ce que nous demandons plus que tout, ce ne sont pas des climatiseurs mais seulement de l’eau, de l’eau quotidiennement si possible, ou au moins deux à trois fois par semaine. Actuellement, nous ne la recevons qu’une fois par semaine, et encore!» Se lever à 3 heures du matin pour remplir les bassines et autres ustensiles et faire attention à ce que les gosses ne salissent pas la réserve ainsi formée, et vivre avec les difficultés de l’emmagasinement du précieux liquide, c’est tout un travail, un travail des plus stressants. Pour l’agence locale de l’eau, les choses sont «normales»... En clair, les villes, surtout là où résident des personnalités, sont servies en eau, le reste peut attendre. Dans les villages, les vieux n’ont que la patience pour eux. Le soir venu, ils se rassemblent dans la Djemaa et, assis sur les dalles en schiste de Tadjemait, essaient de prendre l’air et de se rafraîchir quelque peu. Souvent, ils se réfugient dans des endroits ombragés, sous les arbres et les treilles ou encore près des sources et des fontaines. Depuis quelque temps, d’anciens émigrés ont pu s’équiper en climatiseurs, mais cela reste l’exception dans une région pauvre. En cette période de températures élevées, mortelles pour nombres de gens âgés, les villages ne demandent que de l’eau, uniquement de l’eau. Les autorités sont rudement interpellées par les populations sur ce point précis et se doivent donc de réagir, et vite.


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