Forte baisse du prix de la pomme de terre Résultat de l'abondance de la production d'arrière-saison

Photo : S. Zoheir
Par Samira Imadalou
La forte hausse de la production de pomme de terre d'arrière-saison s'est répercutée sur le marché au grand bonheur des consommateurs. Le prix de ce féculent a sensiblement baissé cette semaine, atteignant 30 dinars (DA) le kilogramme alors qu'il oscillait entre 40 et 65 dinars. Sur le marché de gros, la pomme de terre est cédée à 20 dinars. D'importantes quantités ont inondé le marché, obligeant les commerçants à réduire le prix. Ces quantités proviennent essentiellement d'El Oued et des wilayas du centre, comme Tipaza et Boumerdès, en attendant la récolte des autres régions qui sera progressivement mise sur le marché, notamment celle de Relizane, Aïn Defla, Mascara et Chlef, des wilayas à forte performance dans cette filière.Ainsi, contrairement aux prévisions, la récolte entamée au début du mois de novembre dans les wilayas d'El Oued et de Mostaganem est arrivée à temps, le 1er novembre dernier au lieu du 15. Elle s'annonce très bonne même en terme de qualité. Le ministère de l'Agriculture table d'ailleurs sur une production globale de 1,5 million de tonnes de pomme de terre d'arrière saison à récolter sur une superficie globale de 53 153 hectares. La hausse prévue est de 30% par rapport à la production de 2011. Le recours à l'importation d'appoint comme décidé en septembre dernier n'a finalement pas eu lieu comme prévu. L'opération a été réduite. Arrêté par prévoyance et anticipation, après les retards enregistrés dans la campagne de semences en raison de la canicule de l'été dernier et du mois de Ramadhan, le programme d'importation a été réduit de 2% (taux fixé initialement) à 0,02% de la production globale. Un taux qui fait dire au ministère que l'importation n'a même pas eu lieu puisque les quantités introduites sur le marché sont très minimes voire «insignifiantes», selon le chargé de communication du ministère de l'Agriculture, M. Djamel Berchiche. Ces quantités sont estimées à environ 8.200 tonnes seulement. «Les professionnels de la filière ont bien géré la période de soudure. Ils se sont inscrits dans une gestion efficace. Ce qui fait que nous n'avons pas eu besoin de recourir à l'importation», nous a déclaré hier M.Berchiche. C'est la conséquence dira t-il de la « consolidation de la profession». Le département de Benaïssa estime en effet que la période de soudure a été bien gérée. Comment ' Grâce au stock mis en place par les pouvoirs publics dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de larges consommation (Syrpalac) qui a auparavant montré à maintes reprises ses limites et ses défaillances que le ministère tente aujourd'hui de lever. Et ce à travers la réorganisation d'une filière dans l'objectif de lancer une forte dynamique et d'aller vers un accroissement notable de la production, qui a atteint 4,2 millions de tonnes en 2012, contre 3,8 millions de tonnes en 2011, 3,2 millions de tonnes en 2010, 2,67 millions de tonnes en 2009, et 2,2 millions de tonnes en 2008. Mais, en dépit de ces résultats, beaucoup reste à faire pour mettre en place les outils d'une bonne gestion du marché de la pomme de terre. Car, si en terme de production, les indicateurs sont de plus en plus encourageants avec l'introduction et la maîtrise des techniques de production et de conservation, la modernisation progressive de la mécanisation et l'utilisation de semences certifiées, sur le plan commercial, les lacunes persistent. La spéculation continue en effet à sévir comme c'est le cas pour l'ensemble du marché des fruits et légumes.