Le FLN a tenu ces derniers jours sa « rencontre régionale » à Oran. Y étaient présents 2 500 militants, selon son premier responsable pour qui une participation de cette importance ne peut être qu'un signe de bonne santé politique, en tout cas suffisant pour balayer d'un revers de la main tous ceux qui, pour une raison ou une autre, évoquent la fin du FLN. On peut certes en sourire mais on est obligé tout de même de concéder à M. Abou El-Fadl Baadji que pour ce qui est de la... fin du FLN, on n'en est peut-être pas loin. D'abord parce que la colère populaire qui pouvait l'emporter est à l'arrêt et ce n'est pas sûr qu'à la reprise, on ait la preuve que la trêve sanitaire explique tout. Ensuite, parce qu'il serait étonnant que l'équipe actuellement aux affaires du pays ait un jour songé à mettre le FLN au musée, ni même mettre fin à son hégémonie. Enfin, parce qu'au point où en sont les choses, il doit bien y avoir, jusque chez les Algériens les plus engagés pour le changement, qui peuvent considérer que ce n'est pas une « priorité ». D'ailleurs, si le FLN avait senti que quelque chose du genre était dans l'air, il aurait prolongé son silence de conjoncture, la tête dans le sable, comme il nous y a habitués à chaque tempête. Au lieu de ça, on a eu plutôt droit à une sorte de brève récréation avant un fulgurant retour aux « choses sérieuses ». Pour le grand « retour », on s'est même laissé aller à quelques bravades, de pure forme certes mais tout de même motivées. Et sur le fond, on est allé plus loin dans l'arrogance : ceux qui ont été tentés de croire que l'arrivée d'un « jeune inconnu » à la tête du FLN pouvait être un signe de remise en cause et donc de volonté de changement en ont eu rapidement pour leurs illusions. La première grande « décision forte » du FLN nouveau est le... bannissement de tamazight des documents du parti ! Et comme parmi ceux qui veulent la fin du FLN, il n'y a pas que des défenseurs de tamazight, M. Baadji vient de nous dire à partir d'Oran qu'il en avait pour tout le monde ! Il nous servira donc quelques perles, plus... rassembleuses. Comme celle-ci : « le peuple n'a jamais crié contre le FLN », ou celle-là : « ceux qui voulaient mettre le FLN au musée, ce sont des gens qui aiment le parti... » Ou alors cette dernière, la meilleure : l'argent sale et la corruption dans le FLN, il faut aussi parler de ceux qui les ont dénoncés... Ce qui se dit dans les procès, ce sont des actes qui n'ont pas de lien avec le FLN, mais avec certains de ses membres, le parti est intègre.»Fort, très fort !
S. L.
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Posté Le : 05/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com