Si les prix sont restés quasiment inchangés, la qualité de la figue sèche a baissé cette année, en raison de la sécheresse et des incendies qui ont ravagé une partie des figuiers.Une soixantaine d'exposants, venus des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif et Touggourt, ont pris part à la 4e édition de la foire de la figue sèche organisée les 6, 7 et 8 décembre à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa.
Outre les producteurs de la figue sèche et ses dérivés, de nombreux agriculteurs et artisans ont mis à profit l'initiative prise par l'association des figuiculteurs de la wilaya de Béjaïa pour exposer et mettre en vente leurs objets artisanaux et autres produits agricoles du terroir.
Une gamme riche et variée de figues sèches, d'huile d'olive, de miels, de fromages, d'huiles essentielles, de chocolat à base de caroube et de figue, plantes aromatiques sèches pour infusion, des bijoux traditionnels, des objets en céramique..., autant de produits qui ornent les stands installés dans le hall de la Maison de la culture de Béjaïa.
Il faut dire que cette foire commerciale a suscité un engouement remarquable chez les familles béjaouies qui affluent vers les lieux en vue de faire des emplettes.
Si certains citoyens se disent très satisfaits de la qualité des marchandises et des prix affichés par les exposants, il n'en demeure pas moins que d'autres visiteurs se plaignent de la cherté de la majorité des produits mis en vente.
On peut citer, à titre d'exemple, le prix de la figue sèche qui porte le label "Béni Maouche" et qui oscille entre 800 DA et 1600 DA le kilo, en fonction de la qualité du produit. Un coût qui s'avère inaccessible pour la plupart des ménages. Les organisateurs estiment, quant à eux, que les prix de la figue sèche demeurent inchangés, en dépit des effets néfastes de la pandémie de Covid-19 et du phénomène de la sécheresse qui ont sérieusement impacté la filière.
"Les tarifs de nos produits n'ont connu aucune augmentation cette année. Par contre, l'aspect qualitatif a connu une baisse remarquable, due essentiellement à trois facteurs : la sécheresse, la chaleur torride provoquée par les incendies de forêt, et enfin les maladies qui affectent les figuiers", soutient Mohand Sahki, président de l'association des figuiculteurs de la wilaya de Béjaïa. Notre interlocuteur déplore, à ce titre, que les figueraies de la région de Béni Maouche "se trouvent menacées par ces maladies ravageuses qui ont fait leur apparition en 2018".
Et d'ajouter : "Le comble est qu'aucun produit phytosanitaire contre ces maladies n'est disponible sur le marché national." Mettant en exergue l'ampleur de cette menace qui pèse sur la filière figuicole, M. Sahki, qui compte dans son verger à Béni Maouche 1200 figuiers, déplore une perte chaque année de 15 à 20 d'arbres fruitiers à cause de ces maladies ravageuses
. D'où la baisse, selon lui, de la production annuelle de ce produit très prisé de Béni Maouche. "Notre production cette année a chuté de 40% comparativement à celle de la saison précédente, laquelle était estimée à quelque 127 000 q de figue sèche, une quantité collectée à travers les 11 communes de la wilaya de Béjaïa portant le label de Béni Maouche", a-t-il expliqué.
Et à son collègue Mohamed Messadâa, trésorier de la même association organisatrice de cette foire commerciale, de renchérir : "L'Etat doit intervenir pour sauver cette filière, à travers des aides conséquentes aux fellahs. Nous avons besoin de pistes agricoles, de puits ou de retenues collinaires, des serres agricoles pour faire sécher les figues pour éviter les pertes, des produits phytosanitaires..."
KAMAL OUHNIA
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Posté Le : 09/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamal OUHNIA
Source : www.liberte-algerie.com