Algérie

Fort engouement des citoyens



Au deuxième jour de la campagne de vaccination de masse, hier, le flux de candidats à la vaccination est de plus en plus considérable. En attendant un rythme accéléré de l'opération, les équipes médicales s'affairent à mener à bien leur mission, malgré les lacunes et failles enregistrées ça et là. Virée à El Kettani à Bab-el-Oued, où a été lancée l'opération de dimanche.Ahmed Kessi - (Alger Le Soir) - À peine le grand virage précédant la plage El Kettani de Bab-el-Oued (BEO) dépassé, l'on aperçoit des chapiteaux dressés sur la placette R'mila, où le coup de starter de la campagne de vaccination massive a été donné dimanche. À quelques encablures de la polyclinique Commandant-Abderrahmane-Mira, juste avant la placette, les listes de partis politiques et les portraits de candidats indépendants aux élections législatives du 12 juin sont noyés dans le fade décor qui les entoure et l'ambiance grouillante qui anime l'environnement des chapiteaux.
Ces derniers, déployés en forme de U inversé, dos à la mer, protégés par des barricades, font office d'«annexe» de l'établissement public de santé de proximité de BEO. «Deux pavillons en salles d'attente, 2 autres destinés à la consultation et l'enregistrement, et un troisième réservé à l'observation, un autre où l'on fait patienter les vaccinés une demi-heure, le temps de les enregistrer et de s'assurer qu'ils n'auront pas de malaise», nous explique Tahar Aït Chikh, administrateur à l'EPSP de BEO, tout en distribuant des tickets et répondant spontanément aux nombreuses sollicitations des citoyens : qui pour se renseigner, qui pour s'enquérir des modalités de l'opération pour un parent âgé.
Deux équipes médicales (composées de deux médecins et deux infirmiers), deux informaticiens pour la saisie des données sur la plateforme numérique, en plus du personnel de soutien, sont chargés de répondre aux doléances du flux important de citoyens en attente de se faire vacciner. «Le flux était important hier. Aujourd'hui, on est carrément submergés», commente l'administrateur, tout en donnant un ticket portant le n°156 à un citoyen. «Je vais à la Omra : Astra est un vaccin spécifique. Les autorités saoudiennes l'exigent... C'est comme ça ! Probablement, c'est commercial», nous dit Aïssa, 63 ans, à la sortie du circuit de vaccination.
Une question récurrente à laquelle répond le personnel : la campagne de vaccination durera jusqu'à quand ' Plus les heures passent, plus le flux enregistré est de plus en plus important. « Vous voulez mon avis ' Revenez demain. On est là, le temps qu'il faudra, un mois, deux mois. L'idéal, c'est de venir le matin», répond Tahar, d'un calme imperturbable, à deux citoyens qui hésitaient entre rester et revenir le lendemain.
En attendant un rythme accéléré
«Près de 150 personnes ont été vaccinées au premier jour, avec les cas urgents qui ne pouvaient pas attendre. Là, on est déjà à près de cent vaccinés pour la matinée, avec autant de personnes en attente de vaccination», nous indique le directeur de l'EPSP, Benamara Khaled, précisant que l'opération s'inscrit dans la durée, tant que le vaccin est disponible. «D'ailleurs, le ministère nous acheminera un quota si nécessaire, d'AstraZeneca et de Sinova» . «Après la vaccination, vous allez patienter une demi-heure pour récupérer votre carte et voir si tout va bien. Si vous avez de la fièvre ou un quelconque malaise, vous reviendrez nous voir», explique le Dr Hanni du même établissement à une personne âgée de 94 ans.
Une scène a retenu l'attention de toute l'équipe et forcé le respect. Un médecin de profession, âgé de 75 ans, qui s'est présenté comme tous les autres citoyens, en suivant le circuit jusqu'au bureau d'enregistrement. Lorsqu'il a décliné sa profession et son âge, tout le monde a salué sa modestie, sa conscience professionnelle... Le Dr Hanni, qui a procédé à son enregistrement, l'a accompagné en guise de remerciement et de reconnaissance.
En attendant, un rythme accéléré pour la campagne de vaccination qui a accusé un grand retard jusque-là, le personnel du site El Kettani, même insuffisant, s'est consacré pleinement à l'opération qui, au deuxième jour, peine à s'accélérer pour diverses raisons : le flux important de citoyens sans cesse grandissant, le manque de personnel de soutien sur le site, l'insuffisance de l'unique bureau d'enregistrement des données sur la plateforme numérique. Ce qui a fait que les citoyens même vaccinés, sont contraints d'attendre plus de deux heures. Ce qui a, à plusieurs reprises, suscité tension et colère chez de nombreux citoyens qui ont estimé qu'ils ont tardé à récupérer leur carte de vaccination.
«La plateforme numérique recommande une attention particulière pour saisir les données sans erreur. Les gens ne savent pas qu'une demi-heure d'attente est obligatoire», tente d'expliquer une des dames informaticiennes. Pour tenter de détendre l'atmosphère, elle enchaîne avec un sourire. «Ils sont plus nombreux que nous. Eux à quatre ou plus et nous à deux seulement.» Vers le début de l'après-midi, on apprendra de l'administrateur que le ministère vient d'acheminer un quota de vaccins vers El Kettani.
«Aujourd'hui, normalement, on atteindra 350 à 400 vaccinés à la fin de la journée», nous dit-il, avec entrain. Les candidats à la vaccination sont soumis, d'abord, à une consultation pré-vaccinale, ensuite à un questionnaire pour enregistrer leur identité et leurs antécédents médicaux, avant qu'ils optent pour le vaccin à se faire injecter.
A. K.


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