Et si on parlait bâtiment ?
Le secteur de la formation professionnelle recevra cette rentrée, fixée pour samedi prochain, près de 2.880 postes de formation. Quatre nouvelles spécialités seront dispensées pour assurer la couverture des besoins en formation avec l’arrivée des équipements techniques, en plus de l’ouverture de quatre autres spécialités dans le cadre de la nouvelle nomenclature.
Cependant, le talon d’Achille reste la maçonnerie, l’une des spé-cialités boudées parmi les métiers manuels et techniques qu’offre la nouvelle carte de formation. Alors que le recrutement des métiers du bâtiment a le vent en poupe, en raison de la forte demande sur le marché d’une main d’œuvre qualifiée, les résultats de l’année 2005-2006 sont plutôt décevants au regard du nombre de maçons qui sont formés. Le hic est que le secteur du bâtiment est forcé de recourir à une main d’œuvre qualifiée étrangère, pour faire face à ces ambitieux projets d’habitants au niveau de la wilaya, notamment ceux entrant dans le cadre du programme d’1 million de logements. Ainsi, l’on apprend que sur 1.200 diplômés au courant de l’année 2005-2006, seulement une centaine d’entre maçons et peintres ont été formés. Certes, il existe actuellement une soixantaine de maçons en apprentissage dont 45 en formation résidentielle, néanmoins le déficit est criard en la matière en dépit des déclarations lénifiantes de certains responsables de ce secteur qui avancent que 120 techniciens en bâtiment sont en formation. Sans parler de la reconduction des autres stagiaires, au nombre appréciable. «En effet, la formation de maçons reste timide mais on peut vous assurer que nous avons fait plusieurs campagnes de sensibilisation pour valoriser ce type de métier pourtant fortement demandé sur le marché. Que voulez-vous, la plupart des jeunes préfèrent d’autres spécialités. Aussi, nous pouvons avancer sans risque de nous tromper que la tendance est positive au vu des gens que nous avons pu recevoir dans nos centres cette année et ce, par rapport aux années précédentes où les gens refusaient cette branche du bâtiment. Pour tout dire, il faut un véritable stimulant comme par exemple un pré-salaire conséquent pour pouvoir capter le maximum de monde», soutient Melle Ramdani, chargée de la formation à la direction de la formation professionnelle de la wilaya d’oran. Autre preuve inéluctable, les centres de formation résidentielle. Ainsi, l’on apprend que sur quatre centres, seuls deux sont pratiquement opérationnels. C’est le cas notamment du centre de formation de Oued Tlélat qui reste fermé sous prétexte que les jeunes boudent ce métier parmi la panoplie des spécialités dispensées dans les centres de formation telles que électricité bâtiment, menuiserie bâtiment, la ferronnerie d’art, la plomberie sanitaire et gaz, la peinture, etc. La preuve est donnée par quatre au niveau du centre de formation de Dar El-Beïda qui a ouvert ses ateliers pour la formation de certains corps de métiers du bâtiment à certains détenus des centres de détention, pour éviter carrément sa fermeture. M. Mohamed Benahmed, chargé de l’apprentissage se veut plus explicite: «Je pense qu’il y a beaucoup à faire, car le blocage provient pour l’essentiel à cause d’un problème de mentalités. Aussi, avons nous constaté sur le terrain qu’en matière d’apprentissage, d’autres parties ne jouent pas le jeu, à l’exemple de la commission communale, celle-ci paraît inopérante par rapport à l’immense tâche qu’elle a en matière d’orientation des jeunes apprentis. Vint aussi, d’autres aléas comme par exemple la durée de vie d’un chantier et surtout le non respect des clauses des autres parties. Certains chefs d’entreprises algériennes refusent de prendre sur chantier des apprentis. Tout autant que les entreprises étrangères. Je ne sais pas s’il existe une quelconque convention entre les Chinois, les Turcs, en tout cas, pour nous elle n’est pas respectée».
Ceci, ne doit pas cacher pour autant les efforts déployés des responsables de ce secteur qui ont contribué énormément dans la mise en application de la carte nationale de formation, à savoir la nomenclature en familles de métiers qui entre dans le cadre de la refonte du programme de formation professionnelle. A savoir la reconversion d’autres spécialités supprimées par de nouvelles comme l’électricité, l’électronique, l’informatique, et l’ouverture de nouvelles spécialités comme la maintenance bio-médicale pour la satisfaction des besoins du nouvel EHU d’Oran, enfin la formation de nouvelles branches pour répondre aux besoins économiques du marché de l’emploi.
Safi Z.
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Posté Le : 12/09/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com