Algérie

Formation d'un gouvernement libanais : Les craintes d'une crise resurgissent


Formation d'un gouvernement libanais : Les craintes d'une crise resurgissent
Il n'y aura pas de violences car il n'y a pas de feu vert régional pour que l'instabilité règne au Liban. Les craintes d'une nouvelle crise politique ont resurgi hier au Liban après le rejet, la veille, par la minorité, du gouvernement proposé par le Premier ministre désigné, Saâd Hariri. Mais, tempèrent des analystes, ce rebondissement peut aussi donner un nouvel élan aux tractations qui traînent depuis deux mois. Lundi, M. Hariri, qui mène la majorité parlementaire soutenue par l'Occident, a transmis sa liste de ministres au président de la République, Michel Sleimane, pour approbation, une initiative immédiatement dénoncée par la minorité menée par le Hezbollah chiite. Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles ' 15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et 5 « neutres » choisis par le président de la République ' leurs consultations bloquent sur les noms de certains ministres et la nature des portefeuilles accordés à la minorité. Pour la presse d'hier, ce soubresaut est de mauvais augure. « Le pays est entré dans une période très délicate à la lumière de la décision incompréhensible du Premier ministre désigné », écrit Al Akhbar, quotidien proche de la minorité, estimant que celle-ci « ouvre la voie à de nouvelles crises ». « C'est le président Sleimane qui doit désamorcer cette bombe », souligne-t-il dans son éditorial. Le chef de l'Etat, considéré comme une personnalité neutre, a reçu hier des leaders de la minorité qui lui ont fait part de leur mécontentement concernant l'initiative de M. Hariri. Selon la presse, il ne devrait pas signer le décret de formation du gouvernement tel que présenté par le fils de l'ancien dirigeant assassiné, Rafik Hariri.Le quotidien As Safir, également proche de la minorité, va plus loin en affirmant que la démarche du Premier ministre désigné est un « projet de dissension », une « boule de feu », un « terrain miné » et « un risque politique dont on ignore les conséquences ». « Ce choix transforme la crise de formation du gouvernement en une crise nationale », assure le quotidien. Malgré « le pessimisme ambiant » évoqué par le quotidien proche de la majorité, An Nahar, les observateurs estiment néanmoins que les derniers développements peuvent ouvrir la voie à de nouvelles concertations. « C'est une manière de faire bouger les choses », estime Oussama Safa, président du Centre libanais pour les études politiques. « La balle est renvoyée du côté du président de la République car c'est lui, en sa qualité d'arbitre, qui peut améliorer la formule présentée par M. Hariri », ajoute Fadia Kiwane, directrice du département de sciences politiques à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. « Il y a une escalade, mais la situation ne ressemble pas à la crise passée », indique de son côté Ghassan El Azzi, professeur de sciences politiques à l'université libanaise, en référence à la crise d'un an et demi qui a failli plonger le pays dans une nouvelle guerre civile en mai 2008. « Il n'y aura pas de violences car il n'y a pas de feu vert régional pour que l'instabilité règne au Liban », dit-il. Mais le scénario le plus probable est une poursuite des négociations. Selon M. Safa, « aucune partie n'a intérêt à ce que les choses explosent et les deux camps se contenteront de man'uvres politiques locales pour un temps indéfini ». La clé reste, selon les analystes, entre les mains des puissances régionales telles que Riyad, qui soutient la majorité, Damas et Téhéran, qui appuient la minorité. « Le Liban reste une carte de négociations entre les différents acteurs régionaux. S'ils sont d'accord entre eux, nous aurons un gouvernement en trois secondes », affirme M. El Azzi.  >   
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