Algérie

Formation d'El Watan et du MDI sur le journalisme inclusif



La presse algérienne parle-t-elle des minorités ' Les groupes oubliés par la société sont-ils suffisamment évoqués dans les médias 'Comment le journaliste algérien peut-il donner de la visibilité à des personnes qui sont exclues ' Pour répondre à ces questions, deux sessions de formation ont été organisées au cours des deux semaines écoulées à Alger par Media Diversity Institute (MDI), en collaboration avec le quotidien El Watan. Le formateur, journaliste anglais du Daily Telegraph, David Harrison, a fait profiter les journalistes d'El Watan, ceux travaillant à Alger et des correspondants de différentes wilayas, de son expérience et de la manière dont le journalisme inclusif participe à la création d'une société inclusive. Donner plus souvent la voix aux gens ordinaires, à ceux qui vivent un quotidien difficile, à ceux qui, loin des institutions étatiques, font face à une vie pas toujours clémente, et même souvent injuste, a été au c?ur de ces sessions de formation.Le rôle de service public que se doivent d'incarner les médias avec leurs deux versions, écrit et audiovisuel, impose de réserver un espace à ce que pense et dit le citoyen lambda : il est électeur, il est consommateur, il est le contribuable, il a le droit d'être au centre de l'actualité. Une société apaisée est une société qui garantit un espace et des droits à toutes ses composantes. La formation en question s'est déclinée en trois axes principaux.Il s'agit d'apporter «une aide au journaliste à comprendre l'importance des couvertures médiatiques sur les groupes marginalisés parmi les jeunes, notamment les chômeurs, les enfants, les femmes, les handicapés, ainsi que les différents groupes ethniques». Mais aussi «d'explorer les principes élémentaires du journalisme professionnel et responsable, tout en développant les compétences pour l'utilisation et la liaison entre le numérique et le papier». La formation a également pour but de «développer des méthodes visant à encourager le lecteur à interagir, à commenter les articles postés en ligne et à partager leurs histoires». L'exercice délicat du journalisme impose à la fois maîtrise du sujet mais surtout un sens élevé de la responsabilité.L'utilisation d'un langage haineux et stigmatisant est interdite. Il participe à diviser, à créer des tensions et à exposer une partie de la société à la violence. Comment éviter les stéréotypes et les préjugés, les discriminations et le langage haineux dans les articles, c'est ce qui est au c?ur de la vraie pratique du journalisme, le contraire ne serait que propagande et manipulation. Des Algériens souffrent de l'intolérance d'autres Algériens à leur égard, ils l'ont dit et exprimé dans un des ateliers de la formation consacré à tendre l'oreille aux personnes marginalisées. Ils critiquent : «Une société intolérante, qui les rejette et qui ne veut pas les comprendre.»Pour Fella Bouredji, journaliste affectée à la rubrique «Société», «la formation a permis d'établir une excellente halte». Selon elle, «il est bénéfique de quitter le travail du quotidien pour une semaine et se remettre en cause, confronter nos expériences à celles d'un confrère qui exerce dans un autre pays, et aussi partager les expériences avec les correspondants». «En fait, précise-t-elle, la question des minorités est traitée par les journalistes, mais prendre le temps pour y réfléchir et le fait qu' El Watan ouvre un espace réservé aux minorités, c'est une idée tout simplement géniale.»




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