Algérie

Forêts et parcs de la capitale : Des sites en déperdition



La capitale compte 113 domaines boisés mis à la disposition du citoyen, et ce, à travers l'ensemble des 57 communes d'Alger. Cependant, bon nombre de ces bois sont dans un piteux état.A l'est d'Alger dans les communes de Bordj El Kiffan et Aïn Taya, les forêts de Bousekloul, de Ben Merrab 1 et 2 sont admirablement bien équipées. Lors de leur ouverture, de nombreuses installations ont été mises à la disposition des visiteurs, y compris des équipements de puériculture et des aménagements ont été réalisés. Après la réalisation de ces agencements et l'installation des toboggans et autres attractions pour les enfants, ces espaces boisés ont été ouverts au grand public. Sauf que les responsables chargés de la gestion de ces espaces ne les ont pas dotés en agents d'entretien et de gardiennage.
L'absence d'entretien a affecté durablement ces parcs. «Il n'y a pas de gardiennage. J'ai également constaté qu'il manque sur place des agents d'entretien, ce qui a rendu aujourd'hui le lieu insalubre», déplore-t-il. A Bousekloul, des sangliers rodent, attirés par les restes de nourriture laissées par les visiteurs : «Ce sont des animaux sauvages et imprévisibles. Nous demandons à ce que des battues soient organisées pour réduire les risques d'accidents», confie un habitué des lieux. Dans le domaine forestier d'El Kadous, l'insécurité règne dans les moindres recoins du lieu : «C'est devenu un repaire pour les malfrats, et les agressions sont régulières», déplore notre interlocuteur. A l'ouest d'Alger, le site forestier situé entre Zéralda et Azur Plage est devenu également un repaire pour les délinquants. Les agressions sont légion. «Les visiteurs désertent ce lieu par peur d'agressions», rapporte un jeune habitué du bois, tout en réclamant une présence policière.
L'action des autorités pour préserver les forêts
Imane Saïdi, chef du bureau de protection de la faune de la wilaya d'Alger, estime que la situation est suivie. La responsable indique, par ailleurs, que la gestion de ces lieux est très difficile et leur entretien demande un nombre important d'agents : «C'est pour cette raison que nous avons engagé des contractuels. Ils sont assignés à l'entretien, au nettoyage et à la surveillance des lieux», affirme-t-elle. D'après Madame Saïdi, les mêmes problèmes reviennent, même si un travail de sensibilisation est effectué sur le terrain : «La tâche s'avère très ardue. Notre travail est constant et nous sommes continuellement présents en surveillant les visiteurs. Il y a une amélioration, mais elle reste minime. On retrouve des barbecues de fortune à même le sol sur une broussaille qui ne demande qu'à s'enflammer», dit-elle. La même responsable donne l'exemple du massif forestier de Baïnem qui s'allonge jusqu'à Bouzaréah : «C'est une surface très importante. Nous avons des agents sur le terrain qui se déplacent en tout-terrain avec du matériel de première intervention. Il y a également des postes de guet un peu partout. Pour l'année 2019, nos hommes ont dressé 8 PV de délits sur l'ensemble de la capitale. Ces PV ont été transmis au tribunal territorialement compétent. Ceci en se basant sur la loi 84-12 des forêts», précise Madame Saïdi. La saison estivale qui débute du 1er juin et qui s'achève le 31 octobre de chaque année est particulièrement dangereuse pour la faune et la flore. Pour éviter tout risque d'accident qui peut mener à une catastrophe écologique, le bureau des forêts de la capitale a mis sur pied un programme de sensibilisation nommé «My Space Is Green».
Ce programme inclut des journées d'instruction pour toutes les tranches d'âge : «Nos agents se déploient sur l'ensemble des massifs que nous gérons. Nous allons également dans les établissements scolaires et nous partons aussi à la rencontre des universitaires. Nous essayons d'inculquer la culture de la protection et de la valorisation de la faune et la flore. Nous travaillons aussi avec de nombreuses associations afin de faire passer un message fort et percutant», indique-t-elle, tout en annonçant que 2 samedis par mois, des agents sont sur le terrain, dans le cadre d'une vulgarisation sur la protection des forêts et autres espaces verts. Pour combler le vide après chaque incendie, des opérations de plantation sont organisées.
Les forestiers essayent de faire savoir que planter un arbre n'est pas une opération qui se fait durant un laps de temps bien déterminé : «Nous tenons à faire savoir que planter un arbre est quelque chose de simple. C'est un geste qui peut se faire à longueur d'année. La Journée nationale de l'arbre est également une bonne opération de plantation à grande échelle», termine Madame Saïdi.


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