Algérie - Ecologie

Forêt des Babors: Le «bûcheronnage» fait rage



Forêt des Babors: Le «bûcheronnage» fait rage




Aveuglés par l’appât du lucre, dans l’impunité totale, certains déciment des arbres pour en faire des étais servant à la maçonnerie, dénudent le patrimoine sylvestre, nuisent à l’environnement…

La nouvelle forêt des Babors fait l’objet d’abattages sauvages d’arbres depuis 2 ou 3 années, notamment en automne.

Profitant de l’impunité, des braconniers cèdent leur produit qu’utilisent les maçons dans le coffrage des dalles, à 500 DA/l’unité.

«Notre conscience ne nous permet de passer sous silence le carnage commis en différents endroits de la forêt, livrée à des pilleurs sans foi ni loi. Nous sollicitons les colonnes de la presse pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics pour qu’ils mettent un terme aux activités de ces bandits», diront des citoyens de Babors qui ont pris attache avec nos bureaux.

Notons que la forêt domaniale des Babors, l’une des plus importantes réserves naturelles du pays, qui a souffert des années durant des exactions des hordes terroristes, a, au bonheur des écologistes, retrouvé sa «nature» et ses visiteurs.

Faisant partie du massif de l’Atlas tellien, la forêt des Babors, située à 52 km au nord de Sétif et seulement à 15 km de la mer Méditerranée, est une réserve naturelle de grande importance. Elle doit son appellation à la chaîne des monts des Babors, à laquelle elle appartient, abritant le point culminant à 2004 m d’altitude, un des points les plus hauts du pays.

Eu égard à la richesse et au rôle de cette protection et la préservation d’espèces animales et végétales, l’administration française l’a, en 1921, classée parc national. L’arrêté a été promulgué le 12 février 1921, mais les 2.367 ha (superficie de la forêt) n’ont à aucun moment bénéficié de la protection voulue.

Cette forêt, répartie en quatre cantons (Babors, Djebel Babors, Beni-Bezzez et Chaâbat Amalou) et accessible en plusieurs endroits des wilayas de Sétif et Jijel, abrite une végétation exceptionnelle, riche en espèces rares et endémiques.

Les études et les travaux de recherche notent la présence de pas moins de 416 espèces végétales dont 23 protégées par la loi et 8 endémiques.

Cet espace est le seul en Afrique du Nord, en dehors de la forêt du Rif, à abriter le sapin de Numidie (Abies numidica).

Ce domaine regorge, nous dit-on, d’une diversité de champignons rares, tels que le champignon dit Tricholoma calligatum qui est recensé en abondance.

La faune y est aussi importante, la réserve est le fief de plusieurs espèces rares. La sittelle kabyle (Sittelle lendant), découvert par Lendant en 1976, est un oiseau rare, ne comptant que quelques couples. Le singe magot (Macaca Sylvamus), le lérot (Elyomys quercinus), la mangouste (Herpestes ichneumon) et la belette (Mustela numidica) sont les autres principaux mammifères des 15 parmi les 47 que compte l’inventaire national.


Kamel Beniaiche



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