Forêt de Canastel à Oran : Le syndrome du Bois des Pins ?

Ce qui se déroule ces dernières semaines à Alger avec la destruction de Bois des Pins, envers et contre tous, la population riveraine et les dispositifs réglementaires préservant le domaine forestier, pourrait-il également se produire à Oran, plus précisément à Canastel, secteur urbain El Menzah ?

Depuis les évènements d’Alger, à Oran l’on se met à regarder avec un peu plus d’attention ce qui est projeté à la forêt de Canastel, à l’est de la ville.

Il y a plusieurs mois, l’association Essanaouber de Canastel est montée au créneau pour dénoncer la réalisation de 28 lots au milieu de la forêt de Canastel et s’y est opposée fermement.

Déjà, par le passé ce domaine forestier a fait l’objet de détournement de parcelles aux abords de la route, avec depuis la construction de villas, ou encore la prolifération de décharges sauvages provoquant la dégradation de cette forêt, l’une des rares à proximité de la ville d’Oran.

C’est pour cela que les membres de l’association entendent bien faire cesser ce découpage et morcellement de «leur forêt en lots d’habitations» et d’en appeler aux pouvoirs publics et à l’opinion publique surtout.

Devant l’action civique de l’association, les responsables du secteur urbain qui ne sont pas sans ignorer les arrêtés ordonnant la protection de ce domaine forestier ont tenu des réunions et effectué des visites sur site.

Ainsi, selon des informations, bien des aberrations ont été relevées comme l’élaboration d’un POS du secteur d’El Menzah, avec la prévision de rajouter 28 lots, alors que ce fameux POS n’a pas été encore approuvé.

Plus grave, 5 personnes sur site ont fait état de titres de propriété en leur possession, de parcelles en plein domaine forestier.

Pour l’heure, une commission a, au début du mois de juillet, estimé au vu des lois 07-06 du 13 mai 2007 et autres dispositions qu’il était impératif de préserver la forêt qui compte de très nombreux arbres centenaires.

Depuis, ce dossier semble être mis en attente mais pour les habitants de Canastel et les membres de l’association, c’est la vigilance. Plus que jamais il est urgent de protéger les espaces verts et boisés qui se font de plus rares à Oran à un point tel que les familles durant les soirées du Ramadan n’ont que des ronds-points en guise d’espace de détente.

C’est bien triste pour une ville qui se targue de devenir, dans l’avenir, une métropole méditerranéenne.

F. M.