Algérie

Forcing médiatique contre tous


Depuis quatre ans, un colloque international, intitulé, « Dourouss El Mouhammadia », est organisé à la zaouïa hebria Belkaïdia dans la localité de Sidi Maârouf à Oran. Cette année, l'événement se déroule du 27 août au 10 septembre courant avec des théologiens venant du Maroc, de Syrie, d'Egypte, de Jordanie, du Yémen, du Bahreïn et de France. « Le Français Abdellah Penot, chercheur et exégète du Coran, lui-même cheikh de tarika, est de la partie comme pour essayer de donner plus de crédibilité à ce colloque », relève un chercheur en histoire à l'université d'Alger. D'ailleurs, l'ENTV ouvre curieusement son JT de 20 heures pour rappeler que le président Bouteflika, parraine les « Dourouss El Mouhammadia » organisés sous la coupe réglée de cette zaouia. « La Télévision nous lasse avec ce choix qui vient apparemment d'en haut ou par excès de zèle alors que le public est branché sur l'équipe nationale de football pour son match face à la Zambie », note un professionnel qui gère une boîte en audiovisuel. Il est utile de préciser que la zaouïa hebria Belkaïdia tire son nom du savant soufi Sidi Mohamed Belkaïd de Tlemcen qui a hérité cette tariqa de Sidi Mohamed Hebri Azzaoui Zerouali. Actuellement, c'est Lahbib Ben Ouda qui la dirige, mais le plus médiatique de ses figures de proue est sans conteste Mohamed Benbrika qui prodigue généralement le vendredi des dourouss au niveau de la zaouia hebria Belkaïdia de Blida. M. Benbrika est professeur de philosophie à l'université d'Alger et expert en soufisme.Il avait tenté l'année dernière à coups d'apparitions à la télévision et dans la presse, de pousser les autorités du pays et en particulier le président Bouteflika à lui créer le poste de mufti de la République. Il se trouve que le forcing médiatique de la zaouïa Belkaïdia ne s'arrête pas uniquement au colloque « Dourouss El Mouhammadia » dont des conférences passent sur Canal Algérie vers minuit ou 1h du matin. Les téléspectateurs algériens sont également, depuis quatre années, forcés de ne voir vingt minutes avant Adhan El Iftar (appel à la rupture du jeûne) que des assemblées de la zaouia animés par des imams de la zaouia Belkaïdia. Actuellement, l'émission en question s'intitule « Tariq Ila lah » (le chemin vers Dieu). « On sait que le président de la République possède un côté mystique, mais l'imposer à tous les Algériens c'est indéniablement antidémocratique », commente un ancien ministre. Bouteflika, lors des campagnes électorales, ne se cache pas de s'appuyer sur les zaouias. Il ne rate pas une occasion pour rendre visite à ses représentants comme à Aïn Madhi pour la tarika tidjania lors de ses déplacements dans les régions du pays.La zaouïa Belkaïdia se réclame de la tarika chadliya jazoulia. Sidi Abou Hassan Chadly est le disciple de Sidi Abdesslam Ben Mechich lequel a reçu l'enseignement de Sidi Abou Medien Choaïb, le saint patron de Tlemcen. Donc, les citoyens algériens, en ce mois de Ramadhan, doivent tous orienter leur c'ur en direction de cette ville « sainte » du pays.
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