Footballisation de la société

Le branle-bas de combat autour du match décisif Algérie-Cameroun dans le fief des guerriers du désert à Blida démontre, si besoin est, que le ballon rond est un véritable phénomène de société. Le spectacle offert par une foule immense autour du stade Mustapha Tchaker et les souffrances vécues par les férus de foot pour décrocher le précieux sésame montrent bien que ce grand événement sportif n'a pas bénéficié de toutes les précautions requises en matière d'organisation et de gestion des foules.D'abord la nature du stade de Blida, qui ne peut contenir un public très nombreux même s'il est considéré comme le temple des dieux du football en Algérie, ensuite la gestion archaïque de la billetterie. D'autres nations, engagées comme nous dans la course au Mondial qatari, ont adopté la vente dématérialisée et nominative des tickets d'accès au stade, ce qui peut épargner beaucoup de tracas aux services de sécurité en premier. De faux tickets fourgués à des supporters crédules et de vrais tickets jusqu'à 15.000 DA au marché noir pointent du doigt l'organisation pour le moins très maladroite d'un événement par nature porteur de risques et périls. Et même si les services de sécurité ont bien pris les devants pour conjurer tout risque de dérapage, la question qui se pose est celle de savoir quels sont les rôles du MJS et de la FAF en tant que premiers parraineurs du grand événement sportif qui tient en haleine tout un peuple.
La gestion des vols retours des supporters de la ville de Douala lors du match aller a également été entachée de couacs forts préjudiciables à l'image de l'Algérie. Au-delà des enjeux extra-sportifs, le foot est manifestement devenu une drogue, presque un mode de vie, sauf qu'il garde intacte sa part de mystère, et surtout de surprises...