Football, une vitrine pour entretenir le flou général

Depuis 1990 et le trophée qu'elle a remporté dans une compétition en l'occurrence la Coupe d'Afrique des Nations organisée sur son sol, l'Algérie a brillé sur le reste du monde sportif par son...absence. D'aucuns rétorqueront «Et Boulmerka, Morcelli, Saïd Guerni, Benida Merah...», sauf que toute cette brochette de sportifs très performants n'a été rendue possible que par leur seule volonté d'abord et les conditions de préparation dont ils ont bénéficié ainsi que la qualité du staff technique qui les accompagnait. Pourtant, ce n'est pas le brouhaha continu qui agite couloirs du ministère, des fédérations, les halls d'aéroports et n'arrête pas d'alimenter les médias qui surdimensionnent à l'excès même le plus petit exploit d'un athlète ici même, c'est-à-dire en Algérie ou encore l'émergence d'un nouveau prodige que tout le monde oubliera dans les six mois suivants pour la simple raison qu'il ne s'agissait en fait que d'une étoile filante. Mais c'est malheureusement ce brouhaha, ces gesticulations de responsables dont les relais ici-et-là qui font illusion et de fait ont brutalement stoppé les acquis en le domaine, installé et surtout perpétué à l'infini la médiocrité jusqu'à gommer des tablettes sportives hors frontières et les couleurs nationales et le génie de sportifs qui, vaille que vaille, sont parvenus à graver leurs exploits sur le fronton des fédérations internationales. Combien de ministres et combien de présidents de fédérations et leurs équipes ont défilé à hauteur de leurs institutions respectives ' Combien de staffs techniques également ont été chargés de redorer le blason du sport en général et des sportifs dont ils avaient la charge directement' Chacune des parties a rassuré, pris des engagements pour qu'une fois l'échec consommé au bout de trois, quatre ou cinq ans, ces mêmes parties viennent faire, mais très rarement, leur mea-culpa, ce qui est quand même honnête ou dénoncer un sabotage en règle fourbi par une opposition parfois imaginaire et très souvent réellement orchestrée par des aventuriers, une faune d'affairistes qui aura et continue de profiter de la conjoncture pour décrocher la notoriété personnelle recherchée et les intérêts qui vont de pair. Les fédérations de handball, judo, escrime, volley-ball en sont les parfaits exemples. Nul n'ignore que le football continue d'être la tribune factice d'un sport qui bat de l'aile localement et via une sélection nationale construite à partir de l'import-import depuis presque une dizaine d'années. Preuve en est que dans le sport à onze avec le vieillissement de la totalité des joueurs qui jusque là ont assuré le spectacle à renfort de sommes d'argent pharamineuses marque en même temps de qualité, si tant est faut-il le rappeler qu'il existe une qualité, du championnat national professionnel. Preuve en est encore que les quelques exceptions qui font la différence (le cas de Ferhat) sont tout de suite remarquées par les techniciens étrangers qui engagent un véritable travail au corps administratif pour obtenir le transfert de l'oiseau rare. La situation est à telle enseigne que le ministre des Sports (la nuance est importante par rapport à l'allusion à l'autre pôle d'intérêt qu'est la jeunesse) n'est réputé exister chez nos compatriotes que parce qu'il existe une équipe national de... football. Alors les ministres concernés qui se succèdent à la place du 1er Mai savent bien qu'ils n'y a qu'eux seuls qui croient en leur paroles lorsqu'ils disent qu'ils «ne sont pas les ministresdu football». La sélection nationale de football ira au Brésil, cette présence aidera à meubler le vide et fera oublier les déboires du reste du secteur. Escrime, tennis de court et tennis de table, aviron, handisports, badminton, boxe, volley-ball, basket-ball et puis... quoi encore ' Jeunesse ' Il ne faut pas rêver non ' En plus encore si c'est conjugué au féminin.A. L.