Algérie

Football professionnel



Football professionnel
Le professionnalisme à l'algérienne tourne à la fumisterie. Des clubs pompeusement qualifiés de professionnels croulant sous les dettes sont en faillite depuis le premier trimestre de l'instauration du professionnalisme informel et continuent de vivre et de prendre part aux compétitions, alors qu'ils doivent être expressément écartés de ce chapitre. Ils sont assis sur deux chaises et continuent de naviguer en toute impunité très loin des canons du vrai et authentique professionnalisme.De par leur statut de société sportive par actions (SSPA), ils sont régis sur le plan financier par le code de commerce qui leur impose de présenter leur bilan financier à la fin de chaque exercice. L'écrasante majorité de ces sociétés, pour ne pas dire toutes, sont en situation de faillite. A partir de là, il faut que leur dissolution soit proposée et prononcée par qui de droit, à savoir le commissaire aux comptes et la justice.Le président et les membres du conseil d'administration doivent rendre compte de leur gestion et à la limite être poursuivis pénalement pour banqueroute. Le code de commerce qui est la bible des sociétés (toutes confondues) est explicite en la matière et surtout en ce qui concerne les sociétés en faillite. Pourquoi cela n'a pas été fait ' Tout simplement à cause du Père Noël résidant à plein temps dans ce magnifique pays, malheureusement, livré à la rapine et au larbinisme.Les supporters qui s'acharnent à exiger le départ des actionnaires tirent à côté par méconnaissance des règles et des lois. Les clubs professionnels en Algérie sont la propriété exclusive des porteurs de parts de la SsPA. Sur le plan juridique, ils sont indéboulonnables. Les supporters et fans des clubs SSPA n'ont aucun moyen légal de renverser les actuels membres.Est-ce à dire que la situation restera figée pour toujours ' Sans doute pas, mais à condition que les instances du football, à savoir la Fédération, qui a piloté l'instauration du professionnalisme, et la Ligue de football professionnel, qui organise la compétition, décident enfin de prendre leurs responsabilités et mettre en ?uvre le processus de retrait de la licence pro prévu dans un article du règlement du championnat professionnel, qui précise qu'un club, qui ne présente pas la preuve qu'il dispose de moyens financiers, certifiés par des documents, ne puisse pas participer aux compétitions organisées sous l'égide de la LFP. Ni la FAF ni la LFP n'ont bougé dans cette direction. Elles ont laissé faire. Pourtant, elles disposent de moyens pour agir sur les responsables de clubs afin de les amener, par exemple, à ouvrir leur capital pour donner une chance de survie à ces derniers.C'est une situation ubuesque. Il y a des clubs professionnels organisés en SSPA qui sont en faillite, multiplient leur déficit financier mais continuent à tourner comme il y a 20 ans, alors que la loi stipule qu'en pareille situation, il doit y avoir obligatoirement le dépôt de bilan. Le jour où la Ligue de football professionnel et la Fédération prendront la décision d'exclure du circuit professionnel les clubs pros en faillite, alors on verra les dirigeants se presser pour ouvrir le capital et permettre à de nouveaux actionnaires de faire partie de l'assemblée générale et entrer dans le conseil d'administration.En attendant ce jour, les actuels propriétaires des clubs pros n'ont pas à s'inquiéter de leur avenir et du sort de leur SSPA. Tant que ces deux entités (Fédération et Ligue) ne prendront pas leurs responsabilités, la situation restera en l'état. Le redressement de la situation passe par la prise de décisions courageuses conformes aux règlements et au registre du commerce. Dans le cas contraire, c'est le bricolage qui continuera à dominer l'actualité du football dit professionnel.Yazid Ouahib




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