Football national : des supporters s'organisent dans les réseaux sociauxNe touche plus à la «mère du gardien de but»

Comportement - Dans une semaine, ce sera le coup d'envoi de la nouvelle saison footballistique 2013-2014 et son lot d'appréhensions, comme la violence sous toutes ses formes, dont la verbale.Parmi les nouvelles -mauvaises- habitudes importées d'ailleurs, dans notre football, c'est cette manie qu'ont les supporters d'insulter le gardien de but, ou plus précisément la «mère du portier». Cela est devenu systématique : à chaque dégagement du gardien de l'équipe adverse, que ce soit sur un six mètres, au pied ou sur une balle arrêtée, les tribunes s'élèvent comme un seul homme pour insulter gravement sa mère. C'est même un réflexe chez les supporters à chacune des interventions du gardien de but qui se voit agressé verbalement et touché dans son amour-propre à plusieurs reprises durant le match, pour ne pas dire à chacun de ses dégagements. Cette mauvaise habitude n'existait pas chez nous avant et fait désormais partie du paysage footballistique et de la dégradation des m'urs de la société en général et de la frange fréquentant les stades en particulier.
Tous les gardiens en souffrent et ressentent l'agression au plus profond d'eux-mêmes, à l'image de l'international de l'USM Alger, Mohamed Amine Zemmamouche, qui, interrogé un jour sur la chose qu'il déteste le plus dans le football, répondit : «Les insultes, et plus particulièrement lorsqu'on porte atteinte à ma mère.» Zemmamouche n'est pas le seul dans ce cas et certains autres de ses collègues gardiens sont plus touchés que d'autres lorsque la maman est décédée. «Qu'a-t-elle à voir ma mère dans tout ça '», s'écria un autre gardien interrogé sur la question. «Qu'on s'en prenne à moi, poursuit-il, je le conçois, mais s'attaquer à ma mère, c'est vraiment insupportable et intolérable. Elle n'a rien fait pour mériter qu'elle soit mêlée à de tels comportements honteux.
D'ailleurs, certains gardiens ne résistent pas et répondent à la provocation, quitte à se faire sanctionner par l'arbitre ou provoquer l'émeute». Aujourd'hui, les parents vont de moins en moins au stade pour suivre leur progéniture à cause de la mauvaise fréquentation des tribunes et tout ce que l'on entend du début à la fin d'une rencontre. Que le public tente de déstabiliser ou de chambrer le gardien, cela fait partie pratiquement du jeu, mais de là à s'en prendre aux membres de sa famille, le seuil de tolérance a été depuis longtemps outrepassé. Le degré d'agression est encore plus accentué lorsque le gardien de l'équipe adverse est taxé de provocateur, une gueule qui ne passe pas, ou pour avoir tout simplement quitté son ancien club pour défendre les couleurs d'une autre formation.
En Europe, il y a des tentatives ici et là pour lutter contre ce fléau, tout comme le racisme dans les stades où les instances dirigeantes tentent de mettre le paquet afin d'atténuer cette agression dégradante et à l'origine de plusieurs incidents. Qu'en est-il chez nous ' Mis à part les quelques initiatives toutes timides prises par certaines associations ou comités de supporters pour appeler au fair-play, la violence verbale dans nos stades a encore de l'avenir devant elle. Dans les réseaux sociaux, qui sont la nouvelle tendance, des amoureux du foot et des militants d'un jeu plus respectueux se sont lancés dans une campagne pour mettre fin à l'insulte de la mère du gardien de but. Une affiche fait déjà le tour avec au fond un gardien dont le visage est crypté et une main sur laquelle on peut lire «stop» puis «tous ensemble pour contrer la vulgarité en Algérie».
Le but
Saison 2013-2014 sans vulgarité dans les stades
Les initiateurs de cette opération veulent faire de la nouvelle saison 2013-2014 celle de la lutte contre ce fléau qui touche à l'intégrité du gardien de but qui ne cesse d'être exposé, comme ces coups de laser qui le bombardent à partir des tribunes lors des coup-francs ou corners. C'est dire que le poste de gardien a non seulement ses spécificités, mais il est devenu victime d'une mode salissante et étrangère à nos m'urs et traditions musulmanes que rejettent également tous les riverains qui habitent à côté des stades et qui sont agressés jusqu'à leur intimité en entendant une horde de milliers de supporters prononcer des propos horribles.