Algérie

FOOTBALL MOUVEMENT ASSOCIATIF SPORTIF, ABDERRAHMANE BERGUI :



De plus en plus, se rendre dans un stade de football devient dangereux. La violence, qui reste la facette la moins glorieuse de ce sport roi, est omniprésente à l'heure actuelle dans nos stades. La saison sportive écoulée a battu tous les records par les actes de violence physique.
Abderrahmane Bergui s'est fixé comme objectif de rendre le foot aux vrais supporteurs. Membre de la commission intersectorielle de lutte contre la violence dans les enceintes sportives au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Bergui, en visite au Soir d'Algérie, a tenu à nous présenter des réflexions sur le problème de la violence qui gangrène le sport roi en Algérie, un fléau qui prend des proportions alarmantes sur l'ensemble de notre territoire. Selon notre interlocuteur, la violence se développe chez l'individu, dans son quartier, dans les établissements scolaires, pour certains au sein de leur famille. Pour la plupart, la violence devient une réaction à toute action, cela démontre clairement que ce cycle se développe en continuité en l'absence d'un programme concret et d'une stratégie pour casser la violence. «Pour combattre la violence, il faut qu'on ne se confine plus dans le constat. On doit s'impliquer pleinement sur le terrain et prendre nos responsabilités en s'attaquant aussi bien aux causes qu'à ses effets avec une mobilisation de tous les concernés sans exception», dira Bergui. La saison 2011/2012 a été marquée par des actes de violence sans précédent, une situation qui inquiéta plus d'un, il faut traiter le problème à sa racine. «La lutte contre la violence dans les stades n'est pas du ressort uniquement du service d'ordre de la DGSN ou de la Gendarmerie nationale. C'est un problème qui concerne tous les acteurs et partenaires du football, plus particulièrement les instances sportives qui sont responsables des manifestations sportives», dira Bergui. Avant d'enchaîner : «L'urgence aujourd'hui est de mettre de l'ordre dans la gestion d'une rencontre de football pour faire de nos stades des lieux de spectacle comme ce fut le cas dans un passé récent. Aujourd'hui, on assiste à des scènes regrettables entre bandes rivales semant terreur et anarchie Pour mieux maîtriser la gestion d'une rencontre de football dans un stade, il y a lieu de clarifier et déterminer le rôle de chacun», a déclaré l'ex-arbitre qui soulève un problème de fond, celui de déterminer les responsabilités de chaque responsable dans la gestion, l'organisation et la préparation des matchs, mais il semble que ce processus est entaché par une grande confusion. Qui fait quoi ' Comment organise-t-on un match de football ' Des questions simples qui demeureront dans la plupart de nos stades sans réponse, la Ligue fixe la date d'un match, et puis rien ne suit, les supporters sont conviés à ce rendez-vous «Cette confusion qui règne dans l'organisation ne fait qu'aggraver la violence dans les stades», dira Bergui. Selon le président de l'association Ouled El Houma, certains «usent des stadiers pour faire pression sur l'équipe visiteuse et les arbitres, profitant du fait que des comités de supporters qui ne sont ni structurés ni identifiés alors que les directeurs des stades négligent les commodités d'accueil et l'absence d'animation sans parler de la vente des billets faite d'une façon douteuse». «Pour faire face à cette anarchie, il y a lieu de se pencher sérieusement sur la mise en place d'une organisation de gestion d'une rencontre de football en responsabilisant toutes les personnes concernées. Il est important aussi de ne pas négliger d'associer les bonnes volontés pour les responsabiliser et surtout impliquer les jeunes des quartiers qui maîtrisent parfaitement l'environnement.» Notre interlocuteur insiste sur le volet formation : «Avec une formation appropriée de courte durée, les animateurs de quartier pourront jouer un rôle très important. Ils seront de véritables courroies de transmission entre les jeunes et les autorités locales. Leur mission prioritaire est de mener des campagnes de sensibilisation dans les cités et les quartiers à la base et ils sont les mieux placés pour maîtriser les fauteurs de troubles. Ce qui leur permettra aussi d'être à l'écoute des jeunes», préconisa Abderrahmane Bergui. La violence est une réalité qu'on ne peut pas ignorer. La majorité des jeunes supporters sont issus des quartiers défavorisés, ils se déplacent pour supporter leur équipe favorite avec tous leurs problèmes quotidiens. «Pour tout problème, il y a une solution mais faudra-t-il qu'il y ait une volonté pour faire face à ce phénomène de la violence. C'est avec la concertation, l'écoute et l'implication des autorités», a-t-il conclu Il est grand temps de trouver des solutions à ce problème récurrent. La balle est dans le camp du MJS.


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