Une fois n'est pas coutume. Le mercato estival actuel, qui s'est ouvert le 5 août dernier, avance à pas de tortue. Jamais, cette opération, habituellement très mouvementée dès les premiers jours, n'a connu une telle lenteur. Depuis son ouverture, ce marché des transferts n'avance pratiquement pas. Les raisons de cette situation inattendue sont multiples. Il y a, en premier lieu, la propagation de coronavirus, les conséquences de la conjoncture sanitaire ainsi que les effets du confinement. L'Etat n'a pas encore débloqué les subventions qui seront, c'est certain, revues à la baisse en raison de la crise économique. Comme les clubs algériens ne disposent pas d'entrées d'argent pour amortir leur situation financière, ce sont toujours les pouvoirs publics qui viennent à la rescousse, alors que c'est totalement contraire aux statuts du professionnalisme. Tout cela finit par se répercuter négativement sur l'opération du recrutement. Aussi, en l'absence de grands joueurs, on ne peut pas s'attendre à de grandes transactions. Aujourd'hui, la réalité est claire : le football algérien ne produit plus des joueurs répondant aux critères de performance. La preuve, le marché des transferts est animé par des joueurs venus de divisions inférieures ou des jeunes qui, crise financière oblige, sont ciblés par les présidents de clubs. Plus de dix mille milliards de centimes, avec en plus une dette de deux mille milliards de centimes, ont été injectés pour être ensuite confronté à un problème de niveau technique de joueurs. Ce qui a obligé certains responsables de clubs à revenir à la réalité, notamment avec le nivellement des valeurs constaté dans notre championnat qui n'a d'élite que le nom. Tout cet engrenage influe sur les projets de jeu initiés par les entraîneurs clubs et, automatiquement, sur les résultats. Sinon, comment expliquer l'incapacité de nos clubs à s'illustrer dans les compétitions internationales ' A notre avis, plusieurs raisons essentielles sont à l'origine de ce désastre. L'absence de contrôle des deniers publics, l'inobservation des statuts, le manque d'application rigoureuse des lois régissant le professionnalisme où le football amateur reste tout de même un tremplin pour le football de performance. La problématique c'est que nos clubs pros n'ont aucun produit à exporter à l'exception du jeune Boussouf (ESS) qui a rejoint le City Football Group où Belhocini (USMBA) est convoité par de nombreuses formations de notre championnat.Pseudos managers, intermédiaires et la presse
Tout le monde sait que chez nous, n'importe qui devient manager ou intermédiaire de joueurs. Nous avons appris que de nombreux anciens joueurs et autres responsables de structures régissant le football se sont transformés en managers. Nul n'ignore aussi que certains dirigeants de clubs, avec la complicité des intermédiaires, exigent un mois de salaire comme commission pour faire signer les nouveaux joueurs venus d'autres cieux, sans se soucier si ces joueurs répondent aux critères recherchés. Voilà comment est géré l'argent des subventions allouées par l'Etat. Une véritable anarchie ! Pour mieux maîtriser ce phénomène, la FAF a indiqué avoir entrepris des démarches pour «assainir et remettre de l'ordre dans le métier d'agent de joueurs». Le bureau fédéral avait également décidé «de remettre de l'ordre dans ce métier d'intermédiaire, tout en consacrant la liberté de commerce et de l'autorégulation du marché des transferts par le jeu de la concurrence». Cette mission a été confiée à la commission du statut du joueur mais, même si l'on annonce que la situation est quelque peu assainie avec un fichier des intermédiaires retenus sur la base d'un dossier, en attendant la délivrance de licence à l'issue d'un test d'évaluation de connaissances, le problème persiste encore. Il suffit de voir ce qui se passe chez les clubs pour s'apercevoir de la confusion qui règne. A présent, les clubs sont devant un dilemme, éviter la surenchère ou la grogne des supporters qui exigent un recrutement de qualité. En face, les présidents de clubs ne sont pas prêts à débourser leur propre argent en attendant les subventions étatiques. En parallèle, il y a l'influence d'une presse qui travaille, pour des raisons bien évidentes, dans l'intérêt de certains présidents de clubs pour tromper l'opinion publique. A titre d'exemple, n'a-t-on pas «engagé» de nombreux joueurs ici et là ' Au MCA, on a bel et bien annoncé Redouani (ESS) et Achour (USMBA), qui ont opté pour l'USMA.
Kerroum (ASMO) qui a signé à la JSK. Benyahia (ESS), le gardien de but Zeghba, Bouguelmouna et Ghacha (ESS), Litim (MCO), Benkhelifa (PAC), Merzougui (JSMS), Amrane (CAB), Belhocini (USMBA), Belkacemi (CSC), Masmoudi (MCO), Bouziane (RCA), en pourparlers très avancés avec l'ESS, Ziri Hamar (JS Saoura), ainsi que le Malien Sissoko et l'Ivoirien Landry Houssou. On y ajoutera le défenseur soudanais Tahar Eltahir (Al Hilall). Au CRB, les noms des Belhocini, Belkacemi (CSC) ou même Hamroune (JSK) et l'Irakien Alaa Abbès ont été avancés. A l'USM Alger, par exemple, le nouveau directeur sportif, Antar Yahia, a préféré la piste des Franco-Algériens, mais on a également indiqué que les Tizi-Bouali (JSK) et Ibouzidène (ASAM) sont très proches des Usmistes. Mais la réalité du terrain est tout autre. Car ce mercato estival est marqué par la venue massive de jeunes joueurs et, également, de clubs évoluant dans la DNA ou la Ligue 2 qui se sont illustrés jusque-là.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/08/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com