Football et politique/ En prévision de l'élection présidentielle

Rendez-vous ? Si, officiellement, elle n'a pas débuté, la campagne électorale pour la prochaine présidentielle se met en marche et devra impliquer toutes les couches de la société, y compris les footballeurs.L'ancienne star du football national, Lakhdar Belloumi, n'a pas hésité à démentir les informations qui ont couru au sujet de sa neutralité lors de la prochainesélection présidentielle du 17 avril 2014 et a déclaré, à l'occasion, sa flamme au président Abdelaziz Bouteflika. «Tout ce qui a été dit sur ça a été mal interprété par le journaliste qui m'a interviewé. Cela ne peut que confirmer les visées de certains dans l'opposition», expliquera-t-il en réponse à une interview donnée à un journaliste étranger. Puis de poursuivre : «J'ai soutenu Bouteflika avant même l'annonce de sa candidature, comment voulez-vous que je ne le soutienne pas après l'avoir fait ' Je le soutiendrai pour un 4e mandat et je le ferai jusqu'à la mort !». C'est avec ces mots que Belloumi, qui avait tenté, à l'instar d'autres footballeurs l'aventure des élections parlementaires, mais sans succès, donne le ton à la prochaine élection, ouvrant ainsi la voie à d'autres de s'exprimer ouvertement et d'afficher leur préférence pour tel ou tel autre candidat. Ceci, même si, pour le moment, deux candidats seulement semblent capter les faveurs de l'électorat, dont les sportifs en général et les footballeurs en particulier. D'où la question : les acteurs du football vont-ils s'impliquer dans la prochaine bataille électorale ' Depuis quelques années déjà, les acteurs du football, qu'ils soient joueurs, entraîneurs ou dirigeants ont fait leur entrée dans la politique, comme en témoigne la dernière élection pour la députation où seul Abdelkrim Medouar, président de l'ASO, est parvenu à se faire une place au sein de l'hémicycle. Mais pour revenir aux footballeurs et la prochaine présidentielle, il faudra s'attendre à un engouement lors des jours à venir lorsque la campagne battra son plein. Ainsi, selon nos informations, c'est dans les quartiers généraux de campagne des candidats Bouteflika et Benflis que les noms de personnalités sportives et footballistiques sont les plus annoncés. A titre d'exemple, si Belloumi a affiché sa préférence pour Bouteflika, Ali Bencheikh, l'ancienne coqueluche du MCA, est, dit-on, dans le camp d'un autre Ali, Benflis. Mais le fait marquant de ces derniers jours, c'est celui de l'affaire du président de l'USC, Abelmadjid Yahi, qui a été radié à vie, avant que cette sanction ne soit revue à la baisse. En effet, certains ont fait le lien entre la lourde sanction et le fait que Yahi fait partie du clan Benflis, ce qui a même poussé les supporters de l'USC de vouloir investir la rue à Oum El-Bouaghi avant que le wali n'intervienne pour calmer les esprits et solliciter une aide «d'en haut» pour éviter un quelconque dérapage. Finalement, la sanction du président emblématique de l'USC a été revue à la baisse, en attendant d'autres évolutions. C'est dire que la prochaine élection présidentielle promet non seulement une activité intense, mais aussi une entrée en lice des sportifs et des footballeurs en particulier.La relationL'équation sport - politiqueAu train où vont les choses, le constat à faire, actuellement, est que la question du sport et la politique sont très liés, comme l'explique Youcef Fatès, docteur en sciences politiques à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, dans son livre paru en 2009 sous le titre Sport et politique en Algérie. Depuis l'Indépendance, le football et les footballeurs n'ont jamais été si proches de la politique comme ils le sont ces dernières années. Ceci, alors que dans les tribunes les supporters ont toujours eu une expression politique à travers leurs chants et slogans. L'expression de «révolte» est souvent venue des stades qui sont le reflet des maux de la société algérienne.