Les choses sérieuses ont-elles commencé dans le football algérien ' C'est du moins l'impression qui se dégage au sein d'un milieu empoisonné par certaines affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics. Selon nos sources, plusieurs clubs sont passés au crible des enquêteurs. On nous a confirmé que certains présidents de club ont été sommés de présenter des documents comptables relatifs à leur période de gestion. Des brigades économiques des services de la police et la Gendarmerie nationale ont commencé, selon notre source, à éplucher la gestion financière des clubs durant les cinq dernières années. A cet effet, trois clubs, le MC Saïda, l'Amal Boussaâda et le MC El Eulma, ont fait l'objet d'enquêtes préliminaires. Cette information nous a été confirmée par un dirigeant du Mouloudia de Saïda, qui nous a fait savoir que des enquêteurs ont rendu visite au club pour un premier contrôle de la SSPA. Ces enquêtes s'élargiront à d'autres clubs dans les prochains jours pour mettre la lumière sur certains scandales, qui ont ébranlé le football algérien. Selon une source crédible, plus de 5.000 milliards de centimes ont été injectés dans le football depuis l'avènement du professionnalisme avec près de mille milliards de centimes de dettes, en plus des démêlés avec la FIFA qui ont contraint la FAF à intervenir pour régulariser ces contentieux qui s'élèvent à plus de sept milliards de centimes représentant des salaires impayés à des joueurs et des entraîneurs étrangers. Triste et déplorable situation.Des milliers de milliards qui partent en fumée au moment où des jeunes footballeurs algériens sont délaissés et ne bénéficient même pas d'une prise en charge adéquate. Mais il fallait s'y attendre en l'absence de contrôle. Des dirigeants qui exigent des commissions aux joueurs à leur signature. Des managers qui combinent les salaires ou autres primes de signature des joueurs. Falsification de différentes factures... En un mot, c'est la débandade qui a permis à ces opportunistes de s'enrichir. Aujourd'hui, cette nouvelle prise de conscience de l'Etat relative au contrôle des clubs a été accueillie avec beaucoup de satisfaction chez le public algérien. Une louable initiative qui vise à assainir un tant soit peu notre football de ces magouilleurs qui ont «envoyé» le sport algérien dans une obscurité totale. La lutte contre la corruption qui entre dans le cadre du plan d'action du gouvernement, promise par le MJS, Sid Ali Khaldi, a bel et bien commencé. Après le dépôt de plainte du MJS contre X dans l'affaire de l'enregistrement audio entre Halfaïa et Saâdaoui, c'est au tour des clubs d'être concernés par des enquêtes des brigades économiques des services de sécurité. Ceci est également valable pour l'affaire du bilan 2019 du MCA, qui risque de faire tache d'huile au sein du Doyen algérois. «On va travailler afin de séparer l'argent sale du sport», telle a été la déclaration faite par Sid Ali Khaldi, appelé à faire face à un secteur miné par de nombreux scandales financiers, qui ont secoué plusieurs fédérations sportives depuis plusieurs années. Le gaspillage de l'argent public est un autre chantier auquel devra s'attaquer le ministre. La signature d'un accord entre le MJS et l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) prouve si besoin est que Sid Ali Khaldi est décidé à aller jusqu'au bout de sa conviction.
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Posté Le : 23/06/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com